Alors que l’économie d’Allemagne fait face à des difficultés importantes, Volkswagen, l’une de ses entreprises les plus emblématiques, a récemment révélé un plan inédit destiné à fermer certaines de ses usines et à supprimer des milliers de postes. Cette situation créer des tensions au sein de la coalition gouvernementale, exacerbant ainsi les incertitudes quant à l’avenir du pays.
La scène met en lumière la fracture évidente parmi les responsables de la coalition dirigeante. Suite aux révélations bouleversantes du groupe Volkswagen concernant la possible fermeture de plusieurs usines et la suppression massive d’emplois, les trois chefs des partis majoritaires en Allemagne se retrouvent isolés.
Pendant que le chancelier Scholz organisait une rencontre avec les acteurs clés de l’industrie, son ministre des Finances, froissé par son exclusion, tenait sa propre réunion, tandis que le ministre de l’Économie, représentant des écologistes et lui aussi absent des deux débats, affirmait avec ironie, « ne pas avoir besoin de sommet car [il] les gravit tous les jours« . Cela illustre les divisions profondes au sein de la coalition, menaçant de se désagréger avant les élections prévues pour septembre prochain.
Un système économique ralentissant
Ces tensions politiques trouvent leurs racines dans les défis économiques que l’Allemagne continue de traverser. Après une baisse de 0,3% de son PIB en 2023, le pays attend toujours le début d’une reprise qui semble ne jamais venir. La consommation intérieure reste faible, et les commandes étrangères, en particulier en provenance de la Chine, un partenaire économique crucial, subissent un ralentissement. Des experts soulignent que la croissance allemande « stagne dans le marasme« , et anticipent pour 2024 une nouvelle récession de la première économie européenne.
Près de trois ans après le début de la guerre en Ukraine, l’industrie allemande subit encore fortement l’impact de la hausse des prix de l’énergie, peinant à se redresser. Volkswagen, symbole de cette crise, a confirmé en début de semaine son intention de fermer trois de ses usines et de supprimer des dizaines de milliers d’emplois. Ces annonces ont un effet retentissant dans un pays où « VW » incarne bien plus qu’une simple entreprise.
Volkswagen, un symbole de succès
L’entreprise emploie 120 000 personnes en Allemagne, avec des villes entières battant au rythme de cette emblématique marque automobile, dont le logo représente puissance et réussite. Volkswagen incarne aussi un modèle social, ayant maintenu un accord avec ses employés pendant 30 ans, accord qui a été révoqué récemment, entraînant un conflit social inédit dans l’histoire de l’entreprise, jamais aucune fermeture d’usine allemande n’ayant été décidée auparavant.
Des discussions difficiles vont débuter, et plus largement, le syndicat puissant IG Metall a lancé un appel à près de 4 millions de travailleurs de la métallurgie pour des « grèves d’avertissement » à partir de mercredi 30 octobre. Mais que ce soit au sujet de l’automobile ou de l’industrie, les partis de la coalition soutiennent, encore une fois, des solutions radicalement différentes. Entre un risque de rupture et des divergences de stratégie, l’Allemagne semble prête à s’engager sur une voie incertaine.