Volkswagen envisage de supprimer plusieurs dizaines de milliers de postes et de fermer certaines usines en Allemagne. Au siège de l’entreprise à Wolfsburg, les employés sont préoccupés et attendent avec impatience les précisions sur la stratégie du géant de l’automobile.
À travers une période difficile, Volkswagen, chef de file des constructeurs automobiles en Europe, envisage de réduire considérablement son personnel, de diminuer les rémunérations et de fermer trois de ses dix usines en Allemagne. En plus de 80 ans d’existence, fermer des sites est une mesure inédite pour Volkswagen. Le lundi 28 octobre, l’annonce a créé une secousse au siège social de l’entreprise, situé à Wolfsburg, dans le nord du pays, où plus de 60 000 employés exercent leur métier.
« C’est vraiment déprimant, les employés craignent pour leur avenir professionnel », confie Jack, un informaticien de 30 ans, prêt à démarrer sa voiture après sa journée de travail. « Ils évoquent la fermeture de trois sites de production, ce qui signifie plusieurs dizaines de milliers de postes supprimés, cela a de lourdes conséquences », ajoute-il.
« Nous ignorons si Wolfsburg sera touché ou non, aucune information ne nous a été transmise. Nous devons seulement patienter. Tous les employés se demandent s’il n’existe pas de meilleures options. »
Jack, un employéinterviewé par 42mag.fr
Face à des ventes en déclin, notamment sur le marché chinois, et éprouvant des difficultés sur le segment des véhicules électriques, la société s’est donné un délai d’un à deux ans pour rebondir. Volkswagen vise une économie de quatre milliards d’euros et envisage de réduire les salaires de 10%.
Réductions salariales en vue
Marco, qui œuvre dans l’atelier de carrosserie, verra son salaire réduit de 300 euros par mois. « C’est délicat, car cela signifie soudainement 10% de moins sur le budget mensuel, ce qui constitue une différence notable. Pour moi, cela équivaut à 3 600 euros de moins chaque année », a-t-il calculé.
Cependant, cet employé indique qu’il ne peut se permettre cette diminution, d’autant plus qu’il a « trois enfants à nourrir » et un « prêt en cours ». Pour pallier cette perte, il envisage de « chercher un autre emploi » ou de « trouver un emploi à temps partiel supplémentaire ». « Il faudra bien compenser cette perte de 3 600 euros », argumente-t-il. Le syndicat IG Metall a interpellé la direction pour qu’elle renonce à ce programme d’austérité. Sans réponse favorable, le syndicat de la métallurgie menace de lancer un mouvement de grève.