Le parlementaire Andy Kerbrat a reconnu mardi avoir été interpellé avec des drogues en sa possession. Le ministre de l’Intérieur a exhorté le membre de la France Insoumise à assumer les répercussions de ses actions.
« Un député doit montrer l’exemple. » Le ministre des Affaires intérieures, Bruno Retailleau, a exhorté Andy Kerbrat, député affilié à La France Insoumise, à « prendre ses responsabilités », après que ce dernier a admis le 22 octobre avoir été pris en flagrant délit d’achat de substances illicites dans la nuit de jeudi à vendredi. Ce représentant de la Loire-Atlantique fait face à des poursuites pour consommation de stupéfiants et est convoqué pour recevoir une ordonnance pénale.
Plusieurs ténors de la gauche ont exprimé leur soutien à Andy Kerbrat, âgé de 34 ans. Jean-Luc Mélenchon, dirigeant de La France Insoumise, a offert à l’élu son « soutien chaleureux dans ce combat » contre la dépendance. « Andy Kerbrat a acquis un produit interdit. Il l’a admis et a présenté ses excuses à notre mouvement ainsi qu’aux électeurs de son district », a-t-il écrit, précisant que le député « n’a causé de tort qu’à lui-même ».
Paul Vannier, un autre député insoumis, estime qu’une démission n’est pas sur la table : « Non, il doit se faire soigner. » Selon lui, son collègue est dépendant aux drogues, et cela n’est pas un cas isolé dans le pays. « Cette problématique affecte des centaines de milliers de nos concitoyens. L’addiction concerne des millions d’individus. Je préfère aider ceux qui souffrent de cette maladie plutôt que les stigmatiser », a-t-il confié à 42mag.fr.
« S’il avait de la dignité, il quitterait son poste »
Andy Kerbrat a justement déclaré qu’il « s’engage dans un protocole de traitement ». Toutefois, pour Laurent Jacobelli, député du Rassemblement national, la gauche cherche à se dérober : « Qu’il soit malade, peut-être, et qu’il ait besoin d’un traitement, soit. Mais il reste coupable, il a enfreint la loi, et pour un législateur, c’est problématique. Avec un minimum d’honneur, il renoncerait à son mandat. C’est à lui et à sa conscience de juger. »
Pour Mathieu Lefèvre, député pro-gouvernement macroniste, la démission serait également la voie logique car il estime que consommer des drogues n’est pas anodin. « Le trafic de stupéfiants débute avec les consommateurs,” insiste-t-il. « Si le banditisme lié à la drogue prospère dans les villes petites ou moyennes de France, c’est avant tout en raison de la demande des consommateurs. » Il exhorte Andy Kerbrat à se représenter devant les électeurs de sa circonscription pour que leur verdict démocratique décide de son futur mandat.