Pendant que le projet de loi de finances pour 2025 est débattu à l’Assemblée nationale, le gouvernement a introduit un amendement visant à légaliser les casinos en ligne, avec l’objectif, entre autres, de percevoir des taxes sur ces activités.
Le dépôt d’un amendement par le gouvernement pour rendre légaux les casinos en ligne « est une démarche qui sert l’intérêt général », a affirmé Nicolas Béraud, président de l’Association française des jeux en ligne (AFJEL), lors de son intervention sur 42mag.fr le mardi 22 octobre. L’objectif de l’État est de mieux réglementer ces plateformes en ligne ainsi que de les soumettre à une fiscalité plus stricte. Cet amendement a été inclus dans le projet de loi de finances de 2025, actuellement en débat à l’Assemblée nationale.
« Selon les conclusions d’une étude menée par le régulateur, il a été révélé il y a quelques mois que plus de quatre millions de Français participaient à des jeux sur des sites illégaux basés à l’étranger, souvent dans des paradis fiscaux, dépourvus de toute forme de sécurisation, malgré les divers problèmes liés à la cybercriminalité », explique Nicolas Béraud, qui est aussi le fondateur et directeur général du site de paris sportifs en ligne Betclic. Il considère que réorienter ces activités vers un cadre légal est « une initiative très positive ».
« Des milliards de revenus échappent actuellement à l’encadrement, dirigés vers ces plateformes illégales. L’usage qui est fait de cet argent reste opaque, engendrant de sérieuses préoccupations quant à un possible financement du terrorisme et des activités cybercriminelles. Il était donc urgent de légiférer pour rapatrier ce flux financier sur le territoire national et garantir la protection des joueurs. »
Nicolas Béraud, président de l’Association française des jeux en lignesur 42mag.fr
« Un impact neutre pour les casinotiers »
Nicolas Béraud poursuit en exposant que « tout le monde en sortira gagnant : l’État, les amateurs de jeux, ainsi que le secteur des jeux d’argent en ligne qui éprouve des difficultés à gagner du terrain ». Il rassure également sur le fait que l’organisation des jeux de casino en ligne ne créera « aucun préjudice pour les casinotiers », bien que le syndicat des casinos de France s’inquiète de cette mesure.
« Ce marché existe déjà à l’échelle internationale, avec une expérience de jeu qui diffère d’un casino physique. En prenant du recul et en observant ce qui s’est passé dans d’autres nations, comme le Portugal, on constate que les établissements de casinos traditionnels n’ont pas été affectés. Au contraire, cela représente une opportunité pour le secteur tout entier, y compris pour les casinotiers, de développer de nouvelles sources de revenus. »