Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé par le biais d’un communiqué en réponse à la controverse entourant ses déclarations. Bruno Retailleau avait affirmé dans le Journal du Dimanche que « l’état de droit n’est ni intangible ni sacré ».
Bruno Retailleau s’efforce de mettre fin à la controverse. Dans un communiqué publié le mardi 1er octobre, le ministre de l’Intérieur a exprimé son regret concernant les « débats fallacieux » entourant l’Etat de droit. « Évidemment, une démocratie ne peut exister sans Etat de droit », a affirmé le quatrième membre du gouvernement. « C’est le socle de notre République. » Cependant, le principal responsable de la police nationale a ajouté qu’il « faut affronter la réalité »: « Aujourd’hui, le droit ne protège pas suffisamment les citoyens français. »
« Lorsque les lois en vigueur ne garantissent plus la protection de tous les droits (…), elles doivent être révisées en respectant pleinement nos institutions républicaines. »
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieurdans un communiqué
Le week-end précédant, Bruno Retailleau avait déclaré au JDD que « l’Etat de droit n’est ni intouchable ni sacré ». Il avait également précisé que « la démocratie et le peuple souverain sont à l’origine de l’Etat de droit ». Ces propos ont suscité une vaste réaction au sein de la classe politique. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, avait insisté sur le fait que l’Etat de droit « maintient la protection de notre démocratie ». Des députés, tels qu’Erwan Balanant (MoDem), avaient même demandé à Michel Barnier de « reprendre en main » le ministre de l’Intérieur.
Le domaine judiciaire a également exprimé son inquiétude face à ces déclarations. Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, a critiqué ces propos en les qualifiant de « inepties ». « Ce n’est pas le premier à émettre ce genre de déclarations extrêmement alarmantes » ajoutait-elle. De son côté, Rémy Heitz, procureur général auprès de la Cour de cassation, a également réagi aux propos de Bruno Retailleau en affirmant que « S’il y a une chose qui devrait effectivement être intouchable et sacrée, c’est précisément l’Etat de droit ».