Le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé jeudi sur France 2 qu’un effort sera entrepris pour diminuer la dette de 60 milliards, et que cela inclurait une diminution des dépenses publiques représentant les deux tiers de cet effort.
« Nous progressons lentement dans la précision des mesures proposées. Nous commençons à avoir quelques dispositions qui, pour l’heure, restent éloignées des montants annoncés », déclare, jeudi 3 octobre, Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget sous François Hollande, en réponse aux précisions apportées par Michel Barnier sur France 2 dans l’émission « L’Événement » concernant les économies à réaliser afin de réduire les dépenses publiques.
Le gouvernement a révélé, mercredi, une hausse d’impôts pour les 0,3% des ménages les plus aisés, dans l’objectif de réunir 60 milliards d’euros d’ici 2025. Plus des deux tiers de cette somme, environ 40 milliards d’euros, devraient être issus de réductions de dépenses, tandis qu’un peu moins d’un tiers (20 milliards d’euros) viendrait d’augmentations d’impôts.
« Nous avons des projets, il faudra bien les financer »
Sur France 2, Michel Barnier a clarifié que seules « 300 entreprises » seraient concernées, et que l’effort se porterait sur celles ayant un chiffre d’affaires supérieur à « un milliard d’euros ». Toutefois, Christian Eckert demeure sceptique face aux annonces de « huit milliards » de prélèvements sur « les 300 plus grandes entreprises » et « deux milliards sur les contribuables les plus fortunés », constatant que « nous n’atteignons pour l’instant que dix milliards ». Il ne voit pas « comment nous parviendrons à trouver 40 milliards d’euros » en termes de réductions de dépenses.
Quand bien même Michel Barnier fait part de son intention de « fusionner certains services publics » et de « ne pas remplacer tous les fonctionnaires partant en retraite », ces initiatives, selon Christian Eckert, pourraient tout au plus « apporter quelques dizaines de millions d’euros ».
Pour lui, « les intentions sont louables », mais il « doute de leur réalisation ». Il s’interroge : « Réduirons-nous les budgets de la Défense ou de l’Intérieur ? J’en doute fortement », tandis qu’« on projette de construire des prisons, il faudra bien les financer ». Il poursuit : « Paralysie des salaires des fonctionnaires ? » et « cette question sera sans doute débattue au Parlement dans une ambiance qui pourrait s’avérer tendue, et pas uniquement au sein de la gauche, car j’entends déjà des contestations » dans sa propre majorité. Michel Barnier a même laissé entendre qu’il serait probablement contraint de recourir à l’article 49-3 pour faire passer sa loi de finances ».