Lundi marque le début du procès en appel concernant la conductrice du bus scolaire impliqué dans l’accident survenu à Millas en 2017.
Il y a sept ans, un tragique accident s’est produit à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, impliquant un car scolaire au niveau d’un passage à niveau. La conductrice de ce véhicule fait désormais face à la justice, où elle doit répondre de ses actes et de sa profession en tant que chauffeur expérimenté qui a ignoré les règles de sécurité. Selon maître Marie Mescam, avocate des parties civiles, y compris sept familles touchées par la perte d’une fille, cette affaire est cruciale.
Le lundi après-midi marque le début du second procès concernant cet accident, organisé par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Presque sept ans après la catastrophe qui avait tragiquement coûté la vie à six étudiants et blessé 17 autres, la conductrice poursuivie avait été reconnue coupable en 2022, une décision qu’elle conteste en appel.
Ils préfèrent éviter de revivre ce second procès
Pour maître Marie Mescam, représentante des victimes, la reprise de ce procès s’annonce particulièrement éprouvante pour les familles concernées. Plusieurs d’entre elles ont choisi de ne pas revivre une telle épreuve. « Lors du précédent procès, cela a été extrêmement difficile pour eux », confie l’avocate. Cette année, beaucoup ne souhaitent pas s’imposer une telle douleur. Selon elle, les familles éprouvent de la colère face à la nécessité de revivre ce cauchemar. « Lors du premier procès, elles étaient présentes, mais Mme Oliveira, elle, ne l’était pas », déclare Mescam avec regret.
Durant le procès initial, il avait été prouvé que la barrière était abaissée et que, bien que par inadvertance, Nadine Oliveira avait traversé ce passage à niveau. En réponse, la défense prévoit d’appeler de nouveaux témoins à la barre, poursuivant ainsi leur demande d’acquittement.
L’avocate rappelle les attentes des familles : « Par le passé, elles espéraient que Mme Oliveira, en tant que conductrice, admette sa responsabilité et que sa détresse traduise son sentiment de culpabilité. » Cependant, au lieu de cela, trois semaines difficiles ont démontré qu’Oliveira exprimait sa détresse en niant sa faute, ressentant juste l’injustice de l’accusation.
« Ne soyez pas dupés par sa détresse »
Les familles insistent fermement pour que Mme Oliveira soit jugée sur ses actions, affirme Mescam. La cour d’appel doit, selon elle, passer outre les manifestations de sa détresse pour évaluer objectivement ses responsabilités. En tant que conductrice professionnelle, elle aurait négligé sa vigilance au point d’atteindre un passage à niveau, ignorant les avertissements et se retrouvant sur les rails d’un train arrivant.
Aujourd’hui âgée de 55 ans, Nadine Oliveira est sous suivi psychiatrique et prend également des médicaments pour des problèmes cardiaques, suite à un malaise survenu lors du premier procès, rapporte France Bleu Roussillon. Bien qu’elle aspire à être présente à son procès, son avocate craint qu’elle n’y reste pas jusqu’au bout, à cause d’un certificat médical fourni par la défense. « Il serait facile de semer le doute », admet Mescam. Mais pour elle et les familles, la culpabilité de Mme Oliveira est indiscutable. La sentence ne pourra jamais compenser la souffrance endurée par les victimes et leurs proches, mais, au minimum, elle doit porter un sens symbolique, conclut-elle.