Cette retranscription du roman d’Amy Liptrot est interprétée par l’actrice d’origine américano-irlandaise Saoirse Ronan, qui incarne de manière remarquable le superbe personnage de Rona.
Après les films Benni et Impardonnable, diffusés exclusivement sur Netflix, la réalisatrice allemande Nora Fingscheidt revient avec son troisième long-métrage, The Outrun. Ce film est une adaptation du roman autobiographique de l’écrivaine et journaliste écossaise Amy Liptrot. Il retrace le combat ardu d’une jeune Écossaise pour surmonter son addiction à l’alcool et sa dépression, exacerbée en partie par la bipolarité de son père. En utilisant une mise en scène puissante qui s’harmonise avec les éléments naturels des îles écossaises balayées par les vents, The Outrun (« L’Écart ») sortira en salles le 2 octobre 2024.
Après un nouveau drame lié à son addiction et des tentatives infructueuses pour s’en sortir, Rona (Saoirse Ronan), dans la trentaine, décide de quitter Londres et de rentrer dans sa famille sur l’île principale des Orcades, située au nord de l’Écosse. La jeune femme a grandi là-bas avec un père souffrant de troubles mentaux et une mère réfugiée dans la religion pour faire face à la maladie de son mari, sujet à de fréquentes crises aiguës.
De retour chez elle, Rona aide son père avec les moutons, puis elle se fait embaucher par une association de préservation de la nature qui a lancé une vaste campagne pour réintroduire le roi caille, un oiseau en voie d’extinction.
En renouant avec une vie en lien avec la nature et ses parents, Rona est envahie par les souvenirs de son enfance, marquée par un père fantasque et malade. Elle réfléchit également à sa vie d’étudiante en biologie à Londres, ses nuits festives qui l’ont progressivement menée à l’alcoolisme.
Incapable de supporter l’abstinence et la rupture avec son amoureux qui l’a quittée, Rona choisit de s’isoler encore davantage. Elle s’installe dans une petite maison battue par les vents sur l’île de Papay, l’une des plus petites de l’archipel. Là, dans une solitude extrême et en interaction avec la puissance des éléments naturels, aidée discrètement par la bienveillance des habitants de l’île, elle retrouve peu à peu une certaine sérénité.
Le passé « qui nous suit »
La réalisatrice Nora Fingscheidt navigue entre trois temporalités de manière aussi aléatoire que la mémoire elle-même, un présent constamment envahi par des souvenirs surgissant sans prévenir, fragments d’un passé qui « nous suit ».
La caméra suit les oscillations entre le temps présent et les souvenirs dans une mise en scène d’une grande liberté. L’actrice américano-irlandaise Saoirse Ronan, remarquée dans Lady Bird et Les Filles du docteur March, incarne superbement ce personnage profondément touchant qui lutte avec acharnement pour s’améliorer et se libérer de l’alcool et des démons de son passé.
Tourné dans les lieux mêmes où Amy Liptrot a passé deux hivers en solitude pour écrire son roman, le film utilise la nature comme un élément central de la dramaturgie. Ce face-à-face entre Rona et les énergies de son île devient une sorte de « géologie personnelle », lui offrant une voie vers l’acceptation du monde tel qu’il est, et également d’elle-même et de son histoire.
Un film abouti, qui propose une approche singulière et une grande sensibilité pour ce voyage intérieur. Le livre d’Amy Liptrot sera réédité par Pocket le 3 octobre 2024 pour célébrer la sortie du film.
La fiche
Genre : Drame
Réalisateur : Nora Fingscheidt
Acteurs : Saoirse Ronan, Paapa Essiedu, Stephen Dillane
Pays : Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne
Durée : 1h58
Sortie : 2 octobre 2024
Distributeur : UFO Distribution
Synopsis : Rona, approchant la trentaine, s’abandonne aux excès et se perd dans les nuits londoniennes. Après l’échec de sa relation amoureuse et pour affronter ses dépendances, elle se réfugie dans les Orcades, ces îles du nord de l’Écosse où elle a grandi. Au contact de sa famille et des locaux, les souvenirs d’enfance refont surface et se mélangent jusqu’à se confondre avec ceux de ses excès urbains. C’est là, dans cette nature sauvage, qu’elle trouvera un souffle nouveau, fragile mais de plus en plus puissant chaque jour.