Michel Blanc, icône du groupe Splendid, nous a quittés dans la nuit de jeudi à vendredi le 4 octobre, à l’âge de 72 ans. Cet acteur a entamé sa trajectoire professionnelle dans le domaine de la comédie pour ensuite se tourner vers le drame et y clore son parcours artistique. Ce qui caractérise cet artiste singulier, c’est sa quête incessante du dépassement de soi.
Michel Blanc était le nom inscrit sur son acte de naissance, un détail amusant pour quelqu’un dont la personnalité était si colorée. Cet acteur, qui nous a quittés à l’âge de 72 ans, est arrivé dans la vie avec une grande angoisse : celle de rester inactif, de se laisser happer par l’ennui. Pour y échapper, il s’est orienté vers le théâtre en compagnie de ses amis de lycée, ceux-là mêmes qui allaient former la fameuse troupe du Splendid. « Je me souviens être un timide, introverti, c’était terrible », racontait-il il y a quelque temps. C’est au cours d’un exercice sur scène qu’il a connu une révélation, provoquant malgré lui l’hilarité parmi ses camarades.
Un itinéraire hors du commun
Après avoir passé de nombreuses années sur les planches des cafés-théâtres, qui donneront naissance aux succès cinématographiques du Splendid, Michel Blanc s’impose dans Tenue de soirée de Bertrand Blier. Ce rôle dramatique lui permet d’élargir ses horizons artistiques. C’est en s’aventurant dans un univers plus sombre qu’il décroche son premier César en 2011 pour sa performance dans L’exercice de l’État. Lors de son discours de remerciement, il avoua : « Je n’étais pas certain que vous m’accepteriez dans des rôles de ce genre ». En transformant l’autodérision en atout et en apprivoisant sa peur comme une alliée, Michel Blanc s’est illustré dans un cinéma passant du plus léger au plus profond.