L’univers créé par le Japonais Akira Toriyama se porte exceptionnellement bien, même après la récente disparition de son créateur, laissant planer des questions sur ce que l’avenir réserve à ses œuvres.
L’impatience des admirateurs est à son comble avec l’arrivée imminente de Dragon Ball: Sparking! Zero qui débarque ce vendredi 11 octobre. Le jeu promet des combats dynamiques et spectaculaires en rassemblant un record de 182 personnages venus tout droit de l’univers des mangas et des nombreuses adaptations cinématographiques et télévisées de la série.
« Ce lancement est crucial pour nous, et nous espérons qu’il rencontrera le succès », déclare Maurice Fontaine, responsable produit de Bandai Namco en France, qui édite ce nouveau titre. Les joueurs pourront en profiter sur PC, Playstation 5 et Xbox Series X/S.
Un univers riche en jeux vidéo
Depuis 1986, Dragon Ball, qui relate les aventures de Son Goku, un jeune expert en arts martiaux chargé de défendre la Terre de terribles ennemis, a donné lieu à plus d’une centaine de jeux vidéo, écoulés à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires à l’international.
Selon Tadashi Sudo, un spécialiste de l’animation, « la structure de l’œuvre, avec ses multiples confrontations, et le développement des protagonistes » constituent une base idéale pour des jeux vidéo. « Ma première rencontre avec cet univers s’est faite par le biais des jeux », confirme Tsutomu Tanaka, étudiant japonais de 19 ans, qui apprécie « la clarté de l’histoire » et « le caractère facilement compréhensible des protagonistes ».
Avec Dragon Ball: Sparking! Zero, Bandai Namco ambitionne de renouer avec le style des combats en 3D, inspiré par les jeux Budokai Tenkaichi lancés dans les années 2000 sur Playstation 2, qui demeurent parmi les plus appréciés par les fans.
Une popularité demeurée intacte
Ce pari semble réussi, car le jeu a été accueilli positivement par les critiques spécialisées, obtenant mardi 8 octobre une satisfaction de 83 sur 100 sur Metacritic, basé sur 48 évaluations. Seule ombre au tableau pour le public français : l’absence des voix doublées en français connues grâce à l’émission Club Dorothée dans les années 1990, en dépit de l’appel de créateurs de contenu tels que le Joueur du Grenier (3,8 millions d’abonnés sur YouTube).
Simultanément, le lancement de Dragon Ball Daima, une nouvelle série animée présentant des versions plus jeunes des personnages, sera proposé en France sur plusieurs plateformes, notamment Netflix et la chaîne payante Mangas. Par ailleurs, la suite de la saga, Dragon Ball Super, continuera avec de nouveaux volumes bien que son créateur, Akira Toriyama, soit décédé à 68 ans, le 1er mars 2024.
Ce décès a suscité une forte émotion mondiale, prouvant l’influence durable de son univers. « C’est une œuvre que la génération précédente, celle de mon père, appréciait énormément, donc nous la regardions ensemble en famille », se rappelle Ayase, une femme japonaise dans la trentaine, pour qui la série « fait partie intégrante de notre quotidien ».
Une machine commerciale bien huilée
D’autre part, l’Arabie saoudite a annoncé en mars dernier envisager la création du premier parc d’attractions au monde inspiré de Dragon Ball, bien que la date de son ouverture reste à déterminer. « La machine commerciale est déjà en marche », commente Tadashi Sudo, qui estime que l’avenir à court terme de la saga est assuré. Toutefois, « le défi résidera dans le maintien de la créativité sans Toriyama ». « « Dans l’hypothèse où l’innovation stagnerait, l’ensemble pourrait devenir routinier, rendant la tâche de captiver les jeunes générations plus ardue », ajoute-t-il.
Le journaliste exprime également son inquiétude quant aux éventuels conflits d’intérêts entre la Shueisha (l’éditeur du célèbre hebdomadaire japonais Shonen Jump, premier à publier le manga il y a quarante ans) et Capsule Corporation Tokyo, créée par un ancien éditeur de Shueisha proche du créateur de Dragon Ball.
« Tant que Toriyama était là, il tranchait en dernier ressort sur les décisions importantes, minimisant ainsi les risques de désaccords », signale Tadashi Sudo. Sa disparition « peut poser un risque sur la cohérence et la longévité de la série ».