Tout dirigeant au sein des structures nationales du parti devra suivre cette formation, qui sera également mise à disposition pour tous les nouveaux membres.
Le comité directeur du Parti socialiste a décidé, lors d’un vote le mardi 16 octobre, de mettre en place une résolution obligeant ses membres haut placés ainsi que ses candidats à participer à une formation sur les violences basées sur le genre et les violences sexuelles, comme annoncé dans un communiqué du parti.
Cette session de formation, d’une durée d’approximativement deux heures et se déroulant en présentiel, inclut « un moment destiné à mieux comprendre les mécanismes sexistes, ainsi que les violences envers les femmes, accompagné de statistiques permettant de cerner le contexte », explique à 42mag.fr Yasmine El Jaï, responsable nationale en charge de l’égalité femmes-hommes au sein du PS, qui anime certaines de ces formations avec d’autres experts.
On y prévoit également une séquence de quiz interactifs et de simulations portant sur des situations de violences sexistes et sexuelles, de harcèlement, voire de viol, « en s’inspirant de faits réels survenus au sein du parti », continue-t-elle. Une dernière partie est dédiée à la présentation des divers moyens d’intervention en interne.
Maintien de la cellule d’écoute
Cette formation obligatoire doit être instaurée lors du futur congrès du PS, prévu pour 2025, à l’intention des dirigeants du parti et elle sera obligatoire pour les candidats dès les prochaines élections municipales de 2026. « Pour les élus actuellement en fonction, il est complexe de l’imposer. Nous avons organisé ces formations à des moments où la présence de certains était possible dans les sections locales, comme à Toulouse, mais ce n’était pas systématique », clarifie Yasmine El Jaï. Des sessions sur ce sujet ont déjà eu lieu, mais de manière sporadique et optionnelle lors des universités d’été du PS.
Le parti envisage également d’offrir cette formation à tout nouvel adhérent. « Lorsqu’une personne adhère à un parti qui se proclame de gauche et défend des valeurs féministes, il est crucial qu’elle bénéficie de ce temps de sensibilisation et comprenne les implications d’un engagement féministe, » juge-t-elle.
D’autre part, la résolution adoptée par le PS inclut « la pérennisation et l’activation continue de la cellule d’écoute et de la commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations, afin de s’assurer que tous les signalements soient traités efficacement ». Cette commission disciplinaire a le pouvoir de mener des enquêtes et d’appliquer des sanctions, allant du simple avertissement à l’exclusion définitive.