Dans son allocution sur la politique générale, Michel Barnier a annoncé, le mardi 1er octobre, son intention de renforcer la sécurité de la carte Vitale, sans toutefois fournir davantage de détails. Des options comme les cartes vitales biométriques, le croisement de données, ou encore l’utilisation de l’intelligence artificielle sont déjà en discussion.
Mardi 1er octobre, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre n’a pas précisé en détail ses mesures pour sécuriser la carte Vitale. Néanmoins, plusieurs initiatives sont déjà en cours sur ce sujet. Par exemple, au printemps 2023, l’Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale des finances ont été mandatées pour examiner la possibilité de créer une carte Vitale biométrique. Cette carte aurait pour fonction d’authentifier son détenteur soit par les empreintes digitales, soit en la fusionnant avec la carte nationale d’identité. L’objectif de cette mesure serait de prévenir les paiements indus. Le rapport issu de cette étude a montré que ce projet serait très coûteux à réaliser alors que les avantages seraient limités. Les rapporteurs ont estimé que les cas de fraude à l’identité sont inférieurs à dix par an, représentant seulement quelques millions d’euros.
Malgré cela, la semaine passée, le Haut Conseil du financement de la protection sociale a évalué la fraude sociale à 13 milliards d’euros. Une grande partie de ce montant serait attribuable aux professionnels et établissements de santé. Les infractions concernent principalement la surfacturation des actes médicaux, des soins fictifs, ou des fraudes sur les remboursements de prothèses auditives. Ces pratiques représenteraient environ trois-quarts des fraudes détectées. En ce qui concerne les particuliers, la fraude implique généralement de fausses déclarations de ressources.
l’IA pour détecter les fraudes
Les services de lutte contre la fraude ont reçu plus de ressources, incluant des outils d’analyse de données, des techniques de croisement de fichiers et même de l’intelligence artificielle pour faciliter leurs tâches. L’Assurance-maladie a maintenant des cyber-enquêteurs qui traquent les trafics de fausses ordonnances, d’arrêts de travail et de médicaments en ligne. Ces efforts commencent à porter leurs fruits, avec une augmentation de 50% des fraudes détectées en 2023.
Actuellement en phase de test, l’application « carte Vitale » n’est pas conçue pour lutter contre ce genre de fraude. Son but n’est pas de sécuriser ou de remplacer la carte physique, mais de la rendre accessible sur un téléphone portable pour plus de commodité. En 2025, tout le monde pourra activer cette application.