La situation dans la région du Moyen-Orient risque de s’aggraver davantage, étant donné que l’Iran a mis en garde contre une réaction « encore plus sévère » en cas de riposte israélienne à son attaque de missiles. Parallèlement, une confrontation verbale a eu lieu entre Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou concernant la fourniture d’armes à Israël.
Le 7 octobre, Israël a marqué le souvenir de l’attaque inédite du Hamas, survenue en octobre 2023, qui a laissé le pays en état de choc et conduit à une escalade militaire dans la bande de Gaza, ainsi qu’au Liban contre le Hezbollah. Le gouvernement israélien a juré de poursuivre le combat contre ce groupe avec détermination. Le samedi précédent, Emmanuel Macron a plaidé pour l’arrêt des transferts d’armes utilisées à Gaza, déclenchant une réaction véhémente de la part de Benyamin Nétanyahou. Voici les principaux faits de la journée dans ce contexte conflictuel.
Emmanuel Macron propose de cesser les transferts d’armements à Israël, la réponse de Benyamin Nétanyahou
Samedi 5 octobre, le président français, Emmanuel Macron, a préconisé que les livraisons d’armes à Israël exploitées dans le conflit de Gaza soient suspendues. « Je pense qu’actuellement, il est crucial de retrouver une issue politique et de stopper l’armement servant à Gaza, a-t-il affirmé sur France Inter. La France ne participe pas à ces livraisons », a-t-il précisé. Plus tôt, en janvier 2024, les autorités françaises avaient affirmé ne fournir que des équipements défensifs à Israël.
Le soir même, Benyamin Nétanyahou a vivement réagi aux paroles du président français. « Alors qu’Israël lutte contre les forces barbares contrôlées par Téhéran, toutes les nations civilisées devraient apporter un soutien inconditionnel à Israël. Pourtant, le président Macron et certains dirigeants d’Occident prônent désormais des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient en être honteux », a affirmé Benyamin Nétanyahou dans un communiqué pressant de son bureau. « La trace de cette honte perdurera bien au-delà de notre succès militaire. »
L’Iran met Israël en garde concernant toute riposte aux missiles
Le ministre iranien des Affaires étrangères a averti samedi que l’Iran répliquerait avec davantage de vigueur si Israël ripostait aux tirs de missiles iraniens. « Nous avons clairement défini notre réaction à toute offensive du régime sioniste (Israël) », a déclaré le ministre iranien Abbas Araghchi à Damas, où il a également rencontré le président syrien Bachar al-Assad, allié de l’Iran. Le 1er octobre, l’Iran avait lancé environ 200 missiles sur le territoire israélien, la seconde action directe de ce genre en moins de six mois.
Perte de contact avec un leader du Hezbollah depuis vendredi
De nombreuses sources au sein du groupe islamiste libanais ont annoncé à l’AFP et à CNN que le contact avec Hachem Safieddine a été « perdu » après les frappes israéliennes ciblant les bastions du Hezbollah situés près de Beyrouth. Son nom était pressenti comme possible successeur de Hassan Nasrallah, décédé le 27 septembre.
Nouveaux bombardements à Beyrouth et situation humanitaire désastreuse
Une série d’explosions a été rapportée dans la nuit de vendredi à samedi aux abords sud de Beyrouth, zone considérée comme un bastion du Hezbollah, après que l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de certains secteurs. Le porte-parole militaire israélien, Avishay Adrae, avait prévenu vendredi soir en langue arabe, que des opérations visaient « les installations et les intérêts du Hezbollah » et conseillé aux résidents de se maintenir à « au moins 500 mètres » de ces sites ciblés.
Samedi, Benyamin Nétanyahou a affirmé que l’armée israélienne avait réussi à endommager « une grande part » des stocks d’armement du Hezbollah au Liban, modifiant ainsi la tournure de la guerre contre ce groupe soutenu par l’Iran. « Nous devons continuer à maintenir la pression sur le Hezbollah et provoquer davantage de pertes à l’ennemi, sans relâche », a encouragé le général Halevi.
Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a déclaré samedi que le Liban vit actuellement « une crise épouvantable ». « Des centaines de milliers de personnes sont soit démunies soit déplacées à cause des frappes israéliennes. Je suis ici pour manifester ma solidarité avec ceux qui souffrent, encourager les efforts humanitaires et réclamer davantage de soutien international », a-t-il exprimé sur le réseau social X.
Manifestations de soutien à Gaza et au Liban à travers le monde
De nombreuses villes, telles que Le Cap en Afrique du Sud, Caracas au Venezuela, Londres au Royaume-Uni, Paris, Lyon ou Strasbourg, ont vu défiler des milliers de personnes samedi 5 octobre pour des rassemblements pro-Gaza, marquant le premier anniversaire du sanglant conflit entre Israël et le Hamas. Ces manifestations ont eu lieu alors qu’Israël poursuit ses bombardements au Liban.
Multiples commémorations prévues en Israël pour marquer l’anniversaire du 7 octobre
Pour commémorer la journée la plus meurtrière qu’a connue Israël depuis sa fondation en 1948, le président Isaac Herzog dirigera une cérémonie à Sderot, l’une des villes les plus durement frappées. Le bilan de l’attaque s’élève à 1,205 morts, dont en majorité des civils, selon une compilation de l’AFP basée sur des chiffres israéliens officiels, qui inclut des otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Parmi les événements commémoratifs planifiés lundi, une cérémonie dans le kibboutz Reim, site du festival de musique Nova où des militants du Hamas ont tué au moins 370 personnes, ainsi qu’un rassemblement dans le kibboutz voisin, Berri, où plus de 100 personnes ont perdu la vie le 7 octobre 2023.
À Tel-Aviv, des manifestations sont organisées dès dimanche. Les familles des otages encore captifs à Gaza prévoient de se rassembler pour exiger leur libération. Un total de 251 otages avaient été enlevés vers la bande de Gaza, et un an après, 97 y sont toujours détenus, dont 33 déclarés morts. Samedi, le président israélien, Isaac Herzog, a déclaré que les blessures « ne sont toujours pas guéries (…) car des otages continuent d’être torturés, exécutés et meurent en captivité ».
Le Canada demande à ses citoyens de quitter le Liban
Samedi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a exhorté ses concitoyens à quitter le Liban de toute urgence. Le Liban subit des bombardements de l’armée israélienne et Israël a entamé une opération terrestre contre le Hezbollah au sud du pays. « Nous encourageons tous les Canadiens se trouvant au Liban à saisir les places disponibles sur ces vols et à quitter le Liban tant qu’ils le peuvent », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Paris, où il participait à un sommet de la Francophonie. Ces derniers jours, des pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne ont lancé des appels similaires et ont déjà commencé l’évacuation de leurs ressortissants. La France, quant à elle, n’a pas encore émis une telle consigne.