Arrêt des hostilités, grande inquiétude et routes très sécurisées… Pendant une journée entière, 42mag.fr a eu l’opportunité d’accompagner le ministre fraîchement nommé des Affaires étrangères.
La France a-t-elle la capacité de prévenir une guerre totale au Liban ? Récemment, des opérations terrestres qualifiées de « limitées » par la diplomatie américaine ont été menées par l’armée israélienne. Le Hezbollah a affirmé avoir « ciblé » des troupes israéliennes se déplaçant près de la frontière. À peine arrivé en France après une visite de 24 heures, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a livré un message clair : « J’exhorte Israël à s’abstenir de toute incursion terrestre et à instaurer un cessez-le-feu ». La chaîne 42mag.fr a suivi le périple du ministre à bord de son avion.
Alors que la nuit tombait sur Beyrouth, Jean-Noël Barrot embarque dans l’avion. Le visage grave, il s’installe dans son siège, plongé dans ses pensées. Pendant ce temps, l’Allemagne évacue son personnel diplomatique et les compagnies Air France et Transavia suspendent leurs vols jusqu’au 8 octobre. Les rares billets restants sont hors de prix, mais Jean-Noël Barrot rassure au micro de 42mag.fr : le Quai d’Orsay collabore avec la compagnie nationale libanaise pour organiser des vols et des places pour permettre aux Français qui le désirent de quitter le pays. Un numéro d’urgence est également mis en place.
Une fois arrivé à Beyrouth dimanche soir, Jean-Noël Barrot a assisté à un dîner où les plans d’évacuation et de rapatriement ont été discutés. Bien que ceux-ci n’aient pas encore été mis en œuvre, un navire militaire français a été déployé en « précaution » durant le vol de retour, comme l’a annoncé la France.
Le ministre a confié à 42mag.fr : « J’ai entendu les inquiétudes et les préoccupations de nos compatriotes au Liban, elles sont légitimes ». Après un séjour de 24 heures au pays du Cèdre, où il a exhorté Israël à éviter toute incursion terrestre, l’armée israélienne a précisé dans un communiqué que ses opérations terrestres sont « limitées, localisées et ciblées » et visent des « cibles et infrastructures terroristes » du Hezbollah au sud du Liban. Le Quai d’Orsay a mis en place un numéro d’urgence accessible 24h/24 pour les 20 000 Français présents au Liban : le 01 420 292.
Rallier des pays autour d’un cessez-le-feu
Durant les cinq heures de vol, Jean-Noël Barrot n’a pas quitté son téléphone. Il a multiplié les réunions avec ses conseillers pour réitérer l’appel au cessez-le-feu. Avant de quitter Beyrouth, il a organisé une réunion téléphonique d’urgence via une liaison ultra-sécurisée avec les autres ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. Le ministre raconte : « Ils sont très préoccupés par la situation, et à juste titre. Il y a déjà des centaines de morts au Liban, dont des dizaines d’enfants et deux de nos compatriotes. Des milliers de blessés et des centaines de milliers de déplacés, parmi lesquels des ressortissants de l’Union européenne. Il est donc urgent d’agir et d’appeler au cessez-le-feu pour éviter que la région ne s’embrase. »
L’objectif est de gagner des soutiens et de rallier des pays qui n’ont pas encore signé l’appel au cessez-le-feu, malgré les réalités du terrain. Mardi matin, Jean-Noël Barrot se trouvait au conseil des ministres à l’Élysée. Telle était aussi la mission de ces 24 heures : porter le message du président et faire un compte rendu à son retour.