À six jours du scrutin présidentiel, le président en fonction des États-Unis a réagi aux déclarations faites par un partisan de Donald Trump.
Une bourde de Joe Biden perturbe la campagne présidentielle américaine. Au cours d’une visioconférence organisée pour la campagne de Kamala Harris, mardi 29 octobre, l’actuel président s’est exprimé pour répondre aux commentaires controversés et racistes de Tony Hincliffe. L’humoriste avait été invité dimanche lors d’un rassemblement de Donald Trump au Madison Square Garden à New York, où il avait fait une comparaison dénigrante de Porto Rico, le décrivant comme « une île flottante de déchets ». Ce territoire américain revêt une importance stratégique pour les deux camps, car ils s’efforcent de séduire une partie importante des électeurs latinos.
Joe Biden – et, par extension, le camp démocrate – ne s’est pas fait attendre pour riposter. À l’occasion d’un appel vidéo en faveur de la campagne de Kamala Harris, le président a affirmé : « Les Portoricains du Delaware [son État] sont des personnes dignes et respectables », ajoutant que « les seuls déchets que je vois flotter ici sont ses partisans ». Ces paroles maladroites de Joe Biden ont été interprétées comme une offense envers les électeurs de Donald Trump.
Joe Biden fait marche arrière, Kamala Harris s’éloigne des propos
En quelques minutes seulement, la vidéo a conquis les réseaux sociaux et suscité de vives réactions. Marco Rubio, sénateur de Floride fidèlement engagé derrière Donald Trump, était au rassemblement en Pennsylvanie ce mercredi soir. Il a vivement critiqué la déclaration, invitant la foule à réagir. « Tenir de tels propos est impardonnable », a commenté Donald Trump lui-même.
Chez les démocrates, l’heure est venue d’apaiser la situation. Joe Biden a rapidement publié une mise au point sur ses réseaux sociaux, clarifiant qu’il se référait uniquement à la rhétorique haineuse de Tony Hincliffe. Sur la plateforme X, le président a expliqué qu’il qualifiait les propos haineux du partisan de Trump à propos de Porto Rico de « débiles ». « Le terme (ordures) est le seul qui me vienne pour les caractériser », a-t-il déclaré tout en dénonçant « une diabolisation des Latinos inadmissible. »
Une rectification qui peine à convaincre, offrant au camp Trump une nouvelle occasion d’accuser Joe Biden et Kamala Harris de mépriser une population américaine conséquente. Dès mercredi, Kamala Harris a pris ses distances, exprimant auprès des journalistes son « profond désaccord » avec les paroles du président.
Cette controverse rappelle l’épisode où Hillary Clinton avait qualifié par le passé les partisans de Trump de « déplorables. » Récemment, Donald Trump a lui aussi intensifié ses attaques verbales, qualifiant Kamala Harris de « folle » et de « vice-présidente incompétente ». Alors que l’élection approche, chaque camp campe sur ses positions, reflétant deux visions de l’Amérique difficilement conciliables.