Plus tôt ce mois-ci, l’agence de notation américaine Fitch a maintenu la note AA- de la dette française, mais a abaissé la perspective de « stable » à « négative ». Le 25 octobre, Moody’s devrait rendre son évaluation. Si les projets budgétaires de la France échouent, le pays risque une dégradation de sa note de crédit, ce qui entraînerait une hausse des coûts d’emprunt et gonflerait encore davantage la dette nationale, qui s’élève actuellement à un montant stupéfiant de 3 200 milliards d’euros.
Le 11 octobre, la décision de Fitch d’abaisser les perspectives économiques de la France à « négatives » sert d’avertissement au Premier ministre Michel Barnier, qui peine à faire adopter son budget 2025 au Parlement. L’évaluation de l’agence de crédit laisse entrevoir une possible dégradation si le gouvernement ne prend pas de mesures rapides pour améliorer les finances publiques.
La situation budgétaire de la France semble de plus en plus précaire. Le déficit, qui s’élève désormais à 167 milliards d’euros (5,5 pour cent du PIB), pourrait dépasser 6 pour cent d’ici la fin de l’année. Avec une dette nationale qui devrait atteindre 3 500 milliards d’euros, soit 114,7 % du PIB, la France dépasse largement les limites de l’UE.
La France se prépare à un jugement économique dans un contexte de troubles politiques et d’une dette record
Les règles de l’UE exigent que les États membres maintiennent les déficits budgétaires en dessous de 3 pour cent du PIB et la dette en dessous de 60 pour cent du PIB.
Fitch prévoit que le déficit oscillera autour de 5,4 % en 2025 et 2026 en raison de l’incertitude politique persistante et des difficultés liées à la mise en œuvre des réformes budgétaires. L’agence estime que le budget pourrait être adopté avant la fin de l’année, mais que le gouvernement devra peut-être faire des concessions pour gagner le soutien des partis d’opposition.
Tous les regards sont désormais tournés vers Moody’s qui dévoilera son jugement sur l’économie et la solvabilité de la France le 25 octobre.
De son côté, le ministre des Finances Antoine Armand a souligné l’engagement du gouvernement à améliorer l’économie suite à l’évaluation de Fitch, mais cela suffira-t-il ?
42mag.fr s’est entretenu avec Erik Norland, économiste en chef du CMEGroup, basé à Chicago, sur les scénarios possibles auxquels sont confrontés les planificateurs économiques français.
C’est quelque chose qui se construit depuis de très nombreuses décennies
RAPPORT INTERNATIONAL rapport Erik Norland