Les autorités martiniquaises ont conclu un accord avec les supermarchés et les distributeurs pour faire baisser les prix des denrées alimentaires, mais les manifestants estiment que cette décision ne va pas assez loin. Des manifestations contre la vie chère secouent l’île des Caraïbes françaises depuis des semaines, certaines devenant violentes.
Le préfet Jean-Christophe Bouvier a annoncé mercredi un accord entre les autorités locales et les distributeurs des grandes surfaces pour baisser le prix de certains produits alimentaires de 20 pour cent en moyenne.
Les habitants se plaignent depuis longtemps du coût de la vie élevé sur l’île, où les prix des denrées alimentaires sont 40 pour cent plus élevés qu’en France métropolitaine, principalement en raison des coûts d’importation.
L’Assemblée pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), qui organise des manifestations depuis début septembre, a refusé de signer l’accord, estimant qu’il ne couvre pas suffisamment les prix des denrées alimentaires.
L’accord a été signé entre les autorités locales, les législateurs nationaux, les supermarchés, les grossistes, le port et les opérateurs de transport, après un septième cycle de négociations.
Le leader du RPPRAC, Rodrigue Petitot, a déclaré que l’accord ne va pas assez loin. Il porte « une liste de 54 familles de produits, qui correspondent aux produits alimentaires les plus consommés en Martinique », selon le préfet.
Petitot affirme qu’il couvre 6 000 produits sur 40 000, ce qui n’est pas suffisant.
Le groupe a appelé le ministre de l’Outre-mer François-Noël Buffet à se rendre en Martinique.
« Tant que le ministre ne vient pas, personne ne peut se déplacer sur l’île », a déclaré Petitot, faisant référence aux barrages routiers et portuaires qui continueraient.
Les autorités locales ont interdit certaines manifestations et, plus tôt cette semaine, ont prolongé le couvre-feu nocturne jusqu’à lundi au moins.