Les autorités de l’île de la Martinique, dans les Caraïbes françaises, ont prolongé le couvre-feu nocturne à la suite d’une nouvelle vague d’émeutes provoquée par la flambée des prix des denrées alimentaires, tandis que les pourparlers entre les autorités et les manifestants sont au point mort.
Ces dernières semaines, l’île de 350 000 habitants a été secouée par de violentes manifestations contre la hausse des prix des denrées alimentaires.
Lors d’une nouvelle vague de troubles la semaine dernière, une personne a été tuée et près de 30 policiers ont été blessés lorsque les manifestants ont pillé des magasins, érigé des barricades en feu et affronté les forces de l’ordre.
Le couvre-feu, décrété la semaine dernière de 21h00 à 5h00, a été prolongé jusqu’au 21 octobre, a indiqué lundi la préfecture de Martinique dans un communiqué.
Cette « mesure exceptionnelle » vise à « garantir la sécurité des personnes et des biens », ont précisé les autorités.
Les troubles ont récemment diminué, la préfecture affirmant qu’aucun incident majeur n’a été enregistré au cours des dernières 48 heures.
Les élèves des écoles primaires et secondaires devraient retourner progressivement en classe à partir de mardi, ont indiqué les autorités éducatives.
Coût de la vie élevé
Les habitants des territoires français d’outre-mer se plaignent depuis longtemps du coût de la vie élevé. En Martinique, les prix alimentaires sont 40 pour cent plus élevés qu’en France métropolitaine.
La France interdit les manifestations en Martinique suite aux émeutes provoquées par la flambée des prix
Les manifestations ont débuté début septembre par l’Assemblée pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), qui réclame l’alignement des prix alimentaires sur ceux de la France métropolitaine.
Le gouvernement a organisé une série de réunions avec des militants et des détaillants pour discuter des moyens de faire baisser les prix. Cependant, de nouvelles négociations n’auraient pas lieu faute de « nouvelle proposition concrète et viable », a déclaré lundi soir le président du Conseil d’administration de la Martinique, Serge Letchimy.
En réponse, les militants ont prévenu qu’ils étaient prêts à poursuivre leurs protestations contre le coût de la vie élevé.
« Nous sommes un peuple qui revendique légitimement le droit d’accéder à la nourriture à des prix respectables, et tout ce qui nous a été donné jusqu’à présent, c’est la répression », a déclaré le leader du RPPRAC, Rodrigue Petitot, à l’AFP.