Le militant controversé Kemi Seba, connu pour ses positions panafricanistes farouchement anti-occidentales, a été libéré en France sans inculpation, deux jours après son arrestation à Paris.
Le parquet français a confirmé jeudi que Seba avait été libéré la veille, même si les enquêtes préliminaires sur ses activités se poursuivent.
Le militant d’origine française, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a été arrêté lundi parce qu’il était soupçonné d’« ingérence étrangère » dans les affaires françaises.
Il a déjà été condamné à plusieurs reprises en France pour incitation à la haine raciale, est souvent accusé d’antisémitisme et a été déchu de sa nationalité française en juillet.
L’avocat de Seba, Juan Branco, a déclaré lors d’une conférence de presse que son arrestation faisait partie d’une enquête pour collusion avec une puissance étrangère visant à inciter à l’agression ou à l’hostilité contre la France et à porter atteinte à ses intérêts nationaux.
De telles accusations sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison, a déclaré Branco.
Un collaborateur de Seba et organisateur de son mouvement pour la justice sociale Urgences Panafricanistes (« Urgences panafricanistes »), Hery Djehuty, a été appréhendé avec lui et libéré en même temps.
Célébrant leur libération, Seba a posté sur X : « Nous sommes libres. Ceux qui veulent nous éteindre devront attendre… Nous ne luttons pas contre un pays, mais contre un système d’oppression qui étouffe l’Afrique et les Antilles. «
Anti-France, pro-Russie
Selon son avocat, Seba – voyageant avec un passeport diplomatique délivré par le Niger – est venu en France pour rendre visite à son père malade.
Branco a qualifié son arrestation de « violente » et a suggéré qu’elle était politiquement motivée.
Né en France de parents béninois, Seba a été accusé l’année dernière par le législateur français Thomas Gassilloud – alors président de la commission de la défense du Parlement – d’être un porte-parole « de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français ».
Seba a publiquement félicité le président russe Vladimir Poutine et s’est aligné sur les réseaux pro-russes, tandis que deux groupes qu’il avait fondés ont été dissous par le ministère français de la Justice pour diffusion d’une idéologie « raciste et antisémite ».
Urgences Panafricanistes prétend lutter contre le colonialisme occidental et s’implique notamment dans la protestation contre le franc CFA – un système monétaire utilisé par 14 pays d’Afrique et en partie géré par la France.