Le militant béninois Kemi Seba – connu pour ses positions anti-occidentales et ses liens avec la Russie – aurait été arrêté à Paris cette semaine, bien que la raison exacte n’ait pas été rendue publique.
La police française a arrêté lundi Seba et son associé, Hery Djehuty, a indiqué une source à l’AFP.
Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, aurait été arrêté par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Un communiqué publié sur sa page officielle sur les réseaux sociaux indique que les accusations portées contre lui seraient divulguées lors d’une prochaine conférence de presse.
Cet homme de 42 ans est le fondateur de l’ONG de justice sociale Urgences Panafricanistes et critique vivement l’influence française en Afrique.
« Il était en France pour rencontrer des opposants béninois et rendre visite à un proche malade », a indiqué Maud-Salomé Ekila, porte-parole de son ONG.
Elle a ajouté que Seba avait récemment tenu des réunions avec des groupes de la société civile et des médias en Espagne et en Belgique, dans le but de soutenir « les mouvements souverainistes des peuples d’ascendance africaine ».
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Nationalité révoquée
En juillet 2024, la nationalité française de Seba lui est retirée. Le ministère français de l’Intérieur l’a accusé d’avoir « une position ouvertement anti-française », une affirmation confirmée par le Conseil d’État français.
Seba a répondu en qualifiant cette décision de « reconnaissance de son travail politique contre la Françafrique », faisant référence à l’influence postcoloniale de la France en Afrique.
Peu de temps après avoir perdu sa citoyenneté, Seba a obtenu un passeport diplomatique nigérien de la part de la junte militaire qui a pris le contrôle du Niger en août.
Le nouveau gouvernement nigérien, ouvertement critique à l’égard de la France, a nommé Seba conseiller du général Abdourahamane Tchiani, le chef du coup d’État.
Liens russes
Ces dernières années, Seba s’est aligné sur les réseaux pro-russes, attirant l’attention pour ses liens avec Eugène Prigojine, le défunt chef du groupe paramilitaire Wagner.
Un rapport de Jeune Afrique a affirmé que Seba avait reçu plus de 400 000 $ entre 2018 et 2019 par l’intermédiaire de ces associations.
Le parti au pouvoir en France a décrit Seba comme un « outil de propagande russe », bien qu’il continue d’être une figure éminente dans les cercles panafricains, où il fait campagne pour l’indépendance totale des nations africaines vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.