Les juges argentins devraient entamer vendredi un examen détaillé des preuves qui pourraient conduire au rejet des accusations de viol portées contre deux joueurs de rugby français.
Hugo Auradou et Oscar Jegou, tous deux âgés de 21 ans, ont été accusés de viol aggravé le 7 juillet, à la suite du match d’ouverture de la tournée sud-américaine de la France à Mendoza, dans l’ouest de l’Argentine.
Les hommes reconnaissent avoir eu des relations sexuelles avec une femme de 39 ans rencontrée dans une discothèque. L’incident a eu lieu à l’Hôtel Diplomatique de Mendoza.
La femme affirme que les actes étaient non consensuels et violents, alors que les joueurs insistent sur le contraire. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent des peines allant de huit à 20 ans de prison.
Les avocats de la femme et des joueurs débattront les 18 et 25 octobre lors d’audiences privées pour savoir si l’affaire doit être abandonnée.
Les juges devraient statuer soit immédiatement après la deuxième session, soit dans quelques jours.
Alors qu’Auradou et Jegou étaient emmenés à Mendoza suite à leur arrestation à Buenos Aires, la France jouait contre l’Uruguay et un autre match contre l’Argentine.
Répression disciplinaire
À la suite de cet incident, les dirigeants du rugby français se sont engagés à sévir contre la discipline lors des tournées officielles, notamment après les matchs.
« Le modèle que nous avons depuis des années, basé sur l’autonomisation et la responsabilisation, ne fonctionne pas », a déclaré Florian Grill, président de la fédération française de rugby.
« Il y a eu une sorte d’acceptation de ces dérives. Nous allons élaborer un plan qui inclut des contrôles et des sanctions financières ou sportives.
« Les gens doivent prendre leurs responsabilités, surtout ceux qui ont la chance de porter le maillot national. »
Avant l’arrestation d’Auradou et Jegou, l’arrière latéral français Melvyn Jaminet avait été renvoyé du groupe pour avoir publié une vidéo offensante dans laquelle on l’entend dire : « Le premier Arabe que je rencontre dans la rue, je vais lui donner un coup de tête ». « .
La vidéo a été partagée sur les réseaux sociaux par le politicien de La France Insoumise Sébastien Delogu.
Dans un communiqué publié sur X, la fédération française de rugby (FFR) a condamné les propos de Jaminet comme étant inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales du sport.
Jaminet s’est excusé pour ces propos, mais a été interdit de jeu pendant huit mois et demi. Le RC Toulon, son club de Top 14 français, l’a également banni mais n’a pas réussi à le limoger.