La Cour de cassation française va examiner le recours de cinq indépendantistes kanak – dont leur leader Christian Tein – qui contestent leur détention en métropole, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans les troubles en Nouvelle-Calédonie.
Le pourvoi de ce mardi devant la Cour de cassation examinera notamment « la décision des juges de Nouméa d’exiler les prévenus sans débat contradictoire, et les conditions dans lesquelles ce transfert a été effectué », selon François Roux, l’un des prévenus. » les avocats.
« Beaucoup d’entre eux sont des pères, coupés de leurs enfants », explique l’avocat.
La décision de la plus haute juridiction française devrait être rendue rapidement.
Le transfert des cinq militants vers la métropole fin juin a été organisé dans la nuit à bord d’un avion spécialement affrété, selon le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas, qui a estimé qu’il fallait poursuivre les investigations « dans le calme ».
Roux a dénoncé les « conditions inhumaines » dans lesquelles ils ont été transportés : « Ils ont été attachés à leur siège et menottés tout au long du transfert, même pour aller aux toilettes, et il leur était interdit de parler ».
Les politiciens de gauche en France ont également critiqué les conditions de détention des détenus, qui soulignent qu’ils ont été expulsés à plus de 17 000 km de leur domicile pour avoir résisté à « l’oppression coloniale ».
Enquête en cours sur les violences
Au total, sept militants de la coalition séparatiste CCAT sont accusés par le gouvernement français d’avoir orchestré des émeutes meurtrières au début de cette année et sont actuellement incarcérés – cinq dans diverses prisons en France et deux en Nouvelle-Calédonie même.
Parmi les personnes détenues en métropole figure Christian Tein, le leader du CCAT nommé fin août président du mouvement indépendantiste FLNKS.
Ils font l’objet d’une enquête pour, entre autres, complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, destruction en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes et participation à une association de malfaiteurs en vue de planifier un crime.
Deux militants du CCAT initialement incarcérés ont depuis été assignés à résidence en France métropolitaine.
Christian Tein, incarcéré dans la ville alsacienne de Mulhouse, est soupçonné d’avoir orchestré les violences – d’une ampleur jamais vue depuis les années 1980 – qui ont éclaté le 13 mai contre une réforme électorale qui, selon le mouvement indépendantiste, va marginaliser la population indigène kanak. .
Treize personnes – dont deux gendarmes – ont été tuées et les dégâts sont estimés à plusieurs milliards d’euros.
Le leader kanak, né en 1968, a toujours nié avoir incité à la violence, se qualifiant de prisonnier politique.