L’ancienne candidate à trois reprises pour l’élection présidentielle risque, entre autres, une sanction qui pourrait lui interdire de se présenter lors de la prochaine élection présidentielle.
Marine Le Pen devant les juges pour trois jours consécutifs. La présidente du groupe parlementaire RN comparaît dès ce lundi 14 octobre après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre du procès portant sur les assistants parlementaires européens du Front National.
La figure emblématique de l’extrême droite est accusée d’avoir orchestré un système visant à détourner des fonds européens. Elle encourt jusqu’à dix ans de réclusion criminelle, une amende pouvant atteindre un million d’euros et une interdiction d’exercer des fonctions publiques de cinq à dix ans. D’ici mercredi, Marine Le Pen va s’efforcer de persuader les magistrats de son innocence, dans une ambiance qui promet d’être tendue et vive, bien que le début du procès se soit déroulé dans un climat serein.
Marine Le Pen contrariée et déterminée
Lors du premier jour d’audience, il y a deux semaines, Marine Le Pen, visiblement souriante, se disait « calme et prête à répondre à chaque question posée par le tribunal ». Quelques jours après, elle changeait de stratégie en prononçant une première déclaration où elle qualifiait le dossier de politiquement biaisé, menant une véritable démonstration à la barre pendant une heure. La semaine passée, elle a critiqué ouvertement la présidente du tribunal, via une interview accordée à Le Point, plaidant qu’il existait « un biais de partialité » chez la magistrate.
Ainsi, c’est une Marine Le Pen déterminée qui va être soumise à un interrogatoire intense pendant trois journées. Elle semble également exaspérée par la défense maladroite des autres accusés jusqu’à présent. Une ancienne assistante parlementaire admet avoir été « transférée » de contrat en contrat, tandis que l’ancien eurodéputé Fernand Le Rachinel mentionne « à cette époque, les pratiques étaient plus éclatées », et jusqu’à la confession de son ancien collègue Bruno Gollnisch : « Nous avons tenté d’aligner le cadre légal sur la réalité quand cela était possible ».
Une préparation minutieuse avant l’audience
Ces derniers jours, Marine Le Pen s’est activement préparée avec son avocat pour maîtriser chaque aspect du dossier, révèle un membre de son entourage. Elle souhaite être capable de répondre avec précision aux questions du tribunal. Depuis quelques semaines, ses proches assurent qu’elle a des explications à fournir et des preuves inédites à apporter devant les juges. Sa ligne de défense reposera sur deux arguments principaux : le procès résulte d’une méconnaissance des mécanismes internes des partis politiques français par la justice, et personne parmi les accusés n’a tiré un avantage personnel de cette affaire.
Marine Le Pen affirme sa confiance en son intégrité, se montrant à la fois paisible et résolue, affirme Alexandre Varaut, député européen et porte-parole du parti pour ce procès. Un proche conclut : « Ces trois jours d’audience constituent un enjeu crucial pour elle et pour la scène politique française. Car, même si l’idée semble infondée au sein du RN, une condamnation pourrait empêcher Marine Le Pen de briguer la présidence lors des prochaines élections. »