La cheffe du groupe RN à l’Assemblée demande en particulier l’adoption d’une nouvelle législation sur l’immigration au début de l’année 2025 afin de réintroduire « les mesures invalidées par le Conseil constitutionnel » de la loi précédente sur l’immigration.
Le mardi 1er octobre, Marine Le Pen a clairement exposé ses attentes à l’Assemblée nationale en réaction à la déclaration de politique générale faite par Michel Barnier. En abordant des sujets comme l’immigration, la sécurité, le pouvoir d’achat et la réforme électorale, la dirigeante des députés du RN a fait savoir qu’elle comptait exercer une pression significative sur le nouveau gouvernement. « Nous voulons être une force constructive plus que jamais », a déclaré Marine Le Pen, incitant le Premier ministre à « faire preuve de courage ». Le nouveau chef du gouvernement n’ayant pas de majorité absolue au Parlement, une motion de censure portée par la gauche et soutenue par le RN pourrait en effet entraîner sa chute.
Une nouvelle loi sur l’immigration
Marine Le Pen a exigé que le gouvernement de Michel Barnier fasse adopter une nouvelle législation sur l’immigration, incluant les mesures que le Conseil constitutionnel avait rejetées lors de l’examen de la loi précédente. « Nous vous demandons (…) de remettre à l’agenda, dès le premier trimestre 2025, une loi immigration restrictive, reprenant a minima les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel », a-t-elle affirmé, en référence à la loi proposée il y a presque un an par le gouvernement d’Elisabeth Borne et adoptée avec le soutien du RN.
Elle a souligné que cette requête fait partie des « lignes rouges » qui pourraient motiver une censure du gouvernement par son groupe. Bien que le RN n’ait pas encore envisagé de censurer systématiquement le gouvernement de Michel Barnier, il compte bien tirer parti de sa position centrale pour influencer la politique gouvernementale, avec la menace d’une possible censure déjà soutenue par la gauche. La dirigeante du groupe d’extrême droite a également demandé à « dénoncer les accords préférentiels, totalement injustifiés, qui nous lient à certains pays, à commencer par l’Algérie » en matière d’immigration.
Une réforme électorale aux législatives
Le RN demande également la mise en place « au plus tôt » d’une réforme institutionnelle instaurant une dose de proportionnelle lors des élections législatives, une idée partagée par de nombreux autres groupes. Marine Le Pen a insisté sur le fait que le nouveau mode de scrutin doit permettre de « dégager une majorité », suggérant un « scrutin proportionnel à un tour, avec une prime majoritaire ».
En réponse, Michel Barnier a affirmé qu’il avait « entendu les appels à davantage de représentativité » et qu’il était « prêt à une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel ». Cependant, les modalités précises de ce nouveau mode de scrutin restent à être définies. De nombreux responsables politiques, de la gauche au MoDem, soutiennent l’idée de la proportionnelle, bien que la mise en œuvre puisse varier selon les groupes.
Une amélioration du pouvoir d’achat
La présidente des députés du RN a également exprimé le besoin de compenser toute éventuelle hausse d’impôts pour préserver le pouvoir d’achat des Français « modestes ». « Toute hausse d’impôts sur les plus fortunés, que l’on parle d’entreprises ou de ménages, devra être compensée par du pouvoir d’achat rendu à nos concitoyens modestes, qui travaillent et ont vu leur reste à vivre fondre depuis trois ans », a-t-elle martelé. Marine Le Pen avait récemment proposé à Emmanuel Macron de recourir aux référendums, notamment sur des sujets comme « le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité, la santé ».