La revalorisation automatique du salaire minimum, initialement programmée pour le 1er janvier, sera finalement avancée de deux mois. Ainsi, le smic passera à environ 1 426 euros net, comparé aux 1 398,70 euros d’aujourd’hui.
« Nous procèderons à une revalorisation de 2 % du smic dès le 1er novembre, anticipant ainsi la date prévue du 1er janvier », a déclaré le mardi 1er octobre le Premier ministre Michel Barnier durant son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Par conséquent, le salaire minimum net mensuel passera à environ 1 426 euros, contre les 1 398,70 euros actuels.
Le smic est le seul salaire indexé sur l’inflation. Ce salaire subit une revalorisation automatique chaque 1er janvier, et d’autres ajustements peuvent être effectués en cours d’année si l’inflation dépasse les 2 %. Michel Barnier a ainsi décidé d’avancer de deux mois l’augmentation initialement prévue pour le 1er janvier.
Depuis janvier 2021, le salaire minimum a connu huit augmentations, dont quatre en cours d’année, pour suivre l’inflation. La dernière revalorisation remontait au 1er janvier dernier. Étant donné que le smic augmente à un rythme plus soutenu que les autres salaires, certains minima de branche sont dépassés. « Il existe encore des secteurs professionnels où les minima restent inférieurs au smic, ce qui est inacceptable. Des négociations rapides seront menées sur ce sujet », a affirmé le Premier ministre, mettant en avant la question du « niveau de vie des Français » parmi ses priorités.
Reconsidération du dispositif d’allègement de charges
« De plus, il est désormais prouvé que notre système d’allègement de charges freine la croissance des salaires au-dessus du smic : il sera donc revu », a poursuivi Michel Barnier. Les exonérations, maximales au niveau du smic, initialement conçues pour favoriser l’emploi, sont aujourd’hui critiquées par certains économistes pour ralentir la progression salariale en créant des « trappes à bas salaires ».
Les syndicats, qui avaient rencontré le Premier ministre la semaine précédente, appuient parmi leurs revendications une hausse des salaires. Les organisations professionnelles ont manifesté mardi pour que le gouvernement « réponde aux attentes sociales », en particulier sur les questions salariales. À gauche, l’avancée de la revalorisation du smic est jugée insuffisante. Le député et coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard a critiqué sur X une « aumône de 50 euros » à des Français qui ont « voté pour le pouvoir d’achat ». « Vous ne parlez jamais d’augmenter les salaires, et [vous le faites] si peu, en réalité, [en ce qui concerne] le smic », a déploré Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes.