Le chef du gouvernement a abordé les questions environnementales dès le début de son allocution. Cependant, il pourrait revoir certaines initiatives, en particulier l’expansion de l’énergie éolienne et le but de ne plus artificialiser les sols d’ici l’année 2050.
Dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a mis l’accent sur l’écologie de manière prépondérante. Michel Barnier a abordé ce sujet avant d’évoquer l’immigration, la sécurité et les affaires internationales. Il s’agit même de la première de ses « priorités ».
Durant son discours, le chef du gouvernement a mis l’écologie sur le même pied d’égalité que l’état des finances publiques, les qualifiant ainsi de deux « menaces imminentes » pour la France. « Je dirai la vérité sur l’état de nos finances publiques et aussi sur l’impact réel de notre mode de vie sur l’environnement. Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants », a-t-il affirmé en citant Antoine de Saint-Exupéry.
« Nous devons redoubler d’efforts pour lutter contre les changements climatiques », a déclaré Michel Barnier. Il a énoncé plusieurs grandes orientations : prévenir les risques, protéger la biodiversité, promouvoir l’économie circulaire, décarboner les industries, encourager l’innovation, et avancer dans le développement du nucléaire. Il a également promis de relancer les textes réglementaires qui encadreront les politiques environnementales de la France : la stratégie énergie-climat, le plan national d’adaptation au changement climatique et la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie.
Pour plus de détails, il faudra attendre encore un peu. Des pistes plus concrètes pourraient bien émerger dans le projet de budget pour 2025. Une annonce notable : une « grande conférence nationale de l’eau » est prévue dans les mois à venir, consacrée aux problématiques de sécheresses, inondations et conflits liés à l’eau.
Les associations environnementales expriment leurs préoccupations
L’opposition de gauche ainsi que certaines associations environnementales expriment déjà leur inquiétude face à d’éventuels reculs en matière d’écologie. Ils craignent que Michel Barnier ne soit pas un fervent défenseur de l’éolien, étant donné ses déclarations passées où il exprimait des doutes sur cette énergie.
« Nous allons également agir sur l’offre énergétique en poursuivant le développement des énergies renouvelables, en évaluant mieux, dans certains cas – je pense notamment aux éoliennes – tous leurs impacts », a expliqué le Premier ministre. La question reste de savoir s’il maintiendra l’objectif de créer 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050.
Réformer le DPE et stimuler la construction
Le Premier ministre souhaite également revoir le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), cette évaluation attribuée à chaque logement en fonction de sa consommation énergétique ou de son isolation. Michel Barnier veut simplifier ce mécanisme et « ajuster les délais ». À l’heure actuelle, les logements classés G (les passoires thermiques) seront interdits à la location à partir du 1er janvier prochain.
Autre annonce importante lors de son discours : Michel Barnier prévoit de revenir sur le « ZAN », l’objectif de « zéro artificialisation nette » d’ici 2050 destiné à limiter l’étalement urbain pour protéger la biodiversité. Il prône plutôt la relance du secteur de la construction : « Pour construire, il faut des terrains. Nous devons adapter de manière pragmatique et différenciée la réglementation sur la ‘zéro artificialisation nette’ afin de répondre aux besoins essentiels de l’industrie et du logement. »