Le chef du gouvernement est attendu pour présenter son discours de politique générale devant les députés de l’Assemblée nationale dès 15 heures.
Jour crucial pour Michel Barnier alors qu’il s’apprête à livrer son premier discours devant l’Assemblée nationale ce mardi 1er octobre à partir de 15h. Il s’agit de sa première épreuve de taille en tant que nouveau Premier ministre, et tous les regards seront braqués sur lui. Les détails de son allocution restent encore flous, mais cette intervention donnera traditionnellement les grandes orientations de la nouvelle équipe gouvernementale.
Priorités à court et moyen terme
Cet exposé ne sera pas « une liste exhaustive de mesures » couvrant tous les aspects politiques, mais plutôt une présentation de « chantiers prioritaires » accompagnés de quelques « mesures concrètes » destinées à répondre aux préoccupations des Français, notamment celles des plus vulnérables, révèlent des sources proches de Michel Barnier. Ces actions auront un impact tangible à court ou moyen terme, assurent ses proches. « Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des plans fantaisistes », avertit un conseiller, bien conscient que la durée de vie de ce gouvernement pourrait être limitée.
Mais quelles seront ces mesures? Le mystère demeure, car ni Matignon ni les proches collaborateurs de Michel Barnier n’ont laissé filtrer d’informations sur les conclusions tirées de ses discussions avec les groupes parlementaires ou les syndicats. « Il a raison de garder le silence jusqu’au dernier moment; ces dernières années, nous avons trop souvent découvert les plans par voie de presse », observe un député de droite.
La « méthode Barnier », gestion de la dette et du budget
Ce qui est certain, c’est que son discours inclura une présentation détaillée de ce qu’on appelle la « méthode Barnier », fondée sur l’écoute de tous les partis. Il insistera également sur ses priorités habituelles : la gestion des dettes budgétaire et écologique, des thèmes qui formeront l’épine dorsale de son discours. Il fournira aussi des renseignements sur le futur budget, mettant l’accent principalement sur la réduction des dépenses publiques, tel que souligné par son entourage, irrité par les discussions sur une possible hausse des impôts. « On verra s’il est nécessaire de faire quelques ajustements fiscaux. Je prendrai les décisions les plus justes possibles », déclarait Michel Barnier le samedi 28 octobre. Bien entendu, le contenu de sa déclaration a été discuté avec Emmanuel Macron lors de leur rencontre du lundi 31 septembre, à la veille de cette épreuve. Il devrait partager quelques éléments avec son équipe gouvernementale lors du Conseil des ministres prévu mardi matin.
Des attentes variées de la gauche au Rassemblement National
Une seule chose est sûre : Michel Barnier sera confronté à une Assemblée très fragmentée aux attentes diversifiées. « Nous n’attendons rien de ce discours », affirme un élu socialiste, « sinon la confirmation de l’orientation droitière du gouvernement ». Un sentiment largement partagé au sein du bloc de gauche, lequel a déjà planifié le dépôt d’une motion de censure dans les jours qui viennent. À l’opposé, les élus du Rassemblement National scruteront le ton adopté ainsi que le respect accordé aux oppositions. Ils espèrent aussi que Michel Barnier abordera leurs trois grandes priorités : la sécurité, la gestion de l’immigration et le pouvoir d’achat, notamment pour les classes populaires. Ces thèmes devraient répondre à leurs attentes.
Finalement, c’est au sein du « bloc central » que les attentes sont les plus grandes. Les groupes MoDem et Ensemble pour la République ont exprimé leurs réserves ces derniers jours, aussi bien sur les déclarations très marquées du ministre de l’Intérieur que sur le potentiel risque d’augmenter les impôts, ce qui contredirait la politique menée depuis sept ans. Ils se montreront donc très attentifs aux termes employés par Michel Barnier dans ce discours déterminant.