Le comédien âgé de 72 ans, particulièrement mémorable grâce à son interprétation de Jean-Claude Dusse dans « Les Bronzés », est décédé après avoir subi une crise cardiaque jeudi. Lors d’une interview accordée à 42mag.fr en 2023, il évoquait sa « chance ».
L’acteur Michel Blanc nous a quittés : à l’âge de 72 ans, il a succombé à un problème cardiaque pendant la nuit du 3 au 4 octobre à Paris. Il a commencé sa carrière dans les années 1970 avec la troupe du Splendid, attirant l’attention avec son personnage emblématique de Jean-Claude Dusse dans la comédie Les Bronzés. Il a également marqué le cinéma français avec des rôles dans des films à succès comme Viens chez moi, j’habite chez une copine, Ma femme s’appelle reviens et Papy fait de la résistance. En 2012, il a été récompensé par le César du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans L’Exercice de l’État. Cependant, derrière cette carrière florissante se cachait un Michel Blanc à la fois plus personnel et très réservé à ses débuts.
Lors d’une entrevue accordée à Elodie Suigo pour 42mag.fr en janvier 2023, Michel Blanc a partagé un moment clé de sa vie : celui où il a compris qu’il voulait devenir acteur. Il nous emmène dans ses souvenirs d’enfance, mettant en lumière l’importance de sa mère dans sa trajectoire. Ayant grandi en banlieue parisienne, dans un milieu modeste, il a parcouru les villes de Puteaux, Colombes et Neuilly-sur-Seine durant sa jeunesse.
« Je me souviens de la première fois »
En janvier 2023, Michel Blanc racontait : « Très tôt, j’ai déclaré à mes parents : je veux être acteur. A quoi ma mère a répliqué : ‘Mais nous n’avons pas de relations dans ce milieu. Pour être acteur, il faut des contacts’. Alors, j’ai répondu : d’accord, je deviendrai ingénieur-électronicien. J’ai donc poursuivi des études. L’étincelle est venue au moment où je suis entré en classe au lycée Pasteur à Neuilly, dans la filière maths. Un professeur de Lettres nous faisait monter sur scène pour jouer des pièces de Molière. Je me rappelle très précisément notre premier exercice au début de l’année avec Les Précieuses ridicules, et il a demandé qui souhaitait jouer. »
« Étant d’une timidité maladive, j’ai senti ma main se lever presque involontairement. Alors, je suis monté sur scène, il m’a passé le texte, je tremblais tout en lisant et jouant. »
Michel Blancà 42mag.fr
Il se rappelle avoir réalisé subitement : « Moi, qui étais si timide et inhibé en présence des autres, j’ai compris que c’était sur scène que je me sentais à ma place. Donc, il fallait que je poursuive dans cette voie. »
« J’ai eu une grande fortune »
Lors de son entretien avec Elodie Suigo, il a confié avoir ressenti une sorte de révélation : « C’est cette découverte sur scène, face à un public, où je me sentais bien qui m’a presque guéri de mes premières angoisses. Pas de toutes, rassurez-vous ! Il m’en reste quelques-unes, que je mets à profit pour mon jeu d’acteur. »
À ses débuts, au seuil des années 1970, il était entouré de compagnons de route tels Gérard Jugnot : « Gérard a été le premier que j’ai rencontré. Nous étions dans la même classe. Il connaissait Thierry Lhermitte et Christian Clavier, qui étaient avec nous. Ceux-ci fréquentaient Marie-Anne Chazel. Nous avons très vite monté des petits spectacles ensemble au lycée. J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer Jugnot dès le premier jour. Nous avons fait rire la classe ensemble dès notre première rencontre, ce qui a poussé le professeur à dire : ‘Blanc et Jugnot, plus jamais ensemble !’. C’était réellement un coup du destin de se rencontrer ainsi. »
Depuis l’annonce de sa disparition, sur Instagram, les membres du Splendid expriment leur choc et tristesse. « Putain, Michel… Qu’est-ce que tu nous as fait…« , s’est désolé Gérard Jugnot.