Les experts critiquent les voitures présentées au salon de l’automobile de Paris, estimant qu’elles restent trop encombrantes et imposantes, même si l’industrie se tourne vers l’électrique, et que leur impact environnemental demeure préoccupant.
Lors du Mondial de l’automobile, les véhicules électriques dominent les discussions, et les fabricants promettent de rendre ces voitures plus accessibles pour le grand public. Ils affirment que le passage à l’écologie est bien lancé. Cependant, malgré ces affirmations, les voitures restent volumineuses et imposantes, comme l’a observé 42mag.fr en parcourant le salon le jeudi 17 octobre, accompagné par des experts environnementaux.
Des véhicules toujours plus imposants
Chez Renault, la vedette est la R4, une version électrique qui s’inspire de la fameuse 4L des années 60. « La R4 nouvelle génération mesure 1,80 mètre de large, ce qui correspond à la moyenne des voitures actuellement vendues, » explique Nicolas Raffin, représentant de l’ONG Transport et Environnement. Selon les calculs de l’association, la taille des voitures augmente en moyenne de 1 cm tous les deux ans. « Les constructeurs justifient cela en ajoutant des fonctionnalités et des dispositifs de sécurité, mais cela n’explique le phénomène qu’en partie. »
« Il y a également beaucoup de composants tels que des écrans et des éléments décoratifs qui ne sont pas essentiels, mais qui contribuent à monter en gamme le produit. Cela leur permet ensuite de proposer des modèles beaucoup plus chers et de générer davantage de bénéfices. »
Nicolas Raffin, porte-parole de l’ONG Transport et Environnementà 42mag.fr
La même approche est visible dans le pavillon 5 du salon automobile, avec des marques chinoises, Tesla, Cadillac ou encore BYD. « Plus un modèle est imposant, plus il contient de matériaux, ce qui accroît considérablement son impact environnemental, » précise Marie Chéron, experte en réduction des émissions carbone dans le secteur automobile. « La batterie joue un rôle central dans l’empreinte écologique globale. Passer à l’électrique est indispensable, mais cette transition seule ne suffira pas à atteindre nos objectifs climatiques. »
Pour certains passionnés comme Jean-François, une grande largeur n’est pas synonyme de confort. Selon lui, c’est « plus exigu à l’intérieur même si l’extérieur semble plus vaste. »
« Lorsqu’on lève le coffre d’un Renault Espace, on s’attend à découvrir un grand espace de rangement, mais ce n’est pas le cas. Je me demande vraiment où est passé tout cet espace. »
Jean-François, visiteur du Mondial de l’autoà 42mag.fr
Jean-François estime qu’« il faut des voitures pratiques au quotidien, qui permettent, par exemple, de plier les sièges arrière pour transporter des déchets à la déchetterie. Cela c’est écologique, tout en permettant également de partir en vacances. » Actuellement, dans son garage, il possède deux voitures : un SUV à moteur thermique et une petite électrique.