Connu pour son rôle inoubliable de Jean-Claude Dusse dans « Les Bronzés », il s’impose comme une figure importante du cinéma humoristique des années 80. Par la suite, il se tourne vers des projets plus sérieux en jouant dans des films dramatiques et en embrassant la réalisation.
Dernier Envol de Michel Blanc, Légende du Cinéma
Inoubliable Jean-Claude Dusse dans le film culte Les Bronzés, figure incontournable de la comédie des années 80 avant de s’engager dans des rôles plus sérieux et de se lancer dans la réalisation, Michel Blanc s’est éteint à 72 ans durant la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre. L’artiste, qui avait débuté dans la célèbre troupe du Splendid, a été victime d’un malaise cardiaque au cours de la soirée et a été admis dans un établissement hospitalier parisien où il est décédé, a indiqué son entourage à l’AFP, confirmant une information relayée par Paris Match.
Une Carrière Marquée par des Personnages Attachants
Sur le grand écran, Michel Blanc a souvent joué le rôle de l’éternel perdant : chauve, mince, arborant une moustache, un personnage à la fois agaçant et touchant. On se rappelle notamment de ses performances dans Marche à l’ombre (1984), qu’il a lui-même réalisé, ainsi que dans Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981). « À cette époque, nous avions créé des personnages inspirés de notre vécu. Jean-Claude Dusse, c’était pour moi (…). Rapidement, j’ai craint d’être identifié à ce rôle toute ma vie », avait-il confié à Paris Match au printemps dernier.
Bosseur, Perfectionniste… et Angoissé
Cherchant à casser son image, Michel Blanc s’est tourné vers des rôles plus dramatiques. Il a incarné des personnages comme le travesti Antoine dans Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier, ou le mystérieux Monsieur Hire (1989) dirigé par Patrice Leconte, enrichissant sa palette d’acteur avec des rôles plus denses et profonds. Plus tard, il a interprété un directeur de cabinet ministériel austère et méthodique dans L’Exercice de l’Etat, rôle pour lequel il a été récompensé par un César en 2012.
Lors d’un entretien avec Télérama, il révélait : « Je ne suis pas vraiment un clown triste mais plutôt un clown angoissé », confiait-il, ajoutant, « mais qui n’est pas angoissé ? Qu’est-ce que la condition humaine ? Ignorer pourquoi nous sommes là, ne pas savoir comment nous allons mourir. »
Travailleur acharné et perfectionniste, Michel Blanc s’est servi de ses doutes et de son talent pour l’écriture afin de refléter les désillusions et inventer les personnages marquants de ses films, notamment ceux qu’il a réalisés comme Grosse Fatigue (1994) et Embrassez qui vous voudrez (2002).