Alexandre Gady critique vivement une approche axée sur la rentabilité qui, selon lui, a des effets destructeurs sur notre territoire. L’historien suggère qu’une meilleure méthode pour protéger notre patrimoine serait de « relever légèrement la taxe de séjour, ne serait-ce que de quelques centimes ».
Repenser l’accès à Notre-Dame
Jeudi 24 octobre, sur 42mag.fr, Alexandre Gady, historien du patrimoine et membre de la commission nationale de l’architecture et du patrimoine, a exprimé son opposition à l’idée de faire payer aux touristes l’entrée de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette proposition, avancée par la ministre de la Culture, Rachida Dati, vise à collecter des fonds pour financer un ambitieux plan de préservation des édifices religieux en France.
Pour l’historien, cette initiative représente une vraie « rupture philosophique ». Elle va à l’encontre du principe de « démocratisation culturelle » qui est censé être chéri par le ministère de la Culture depuis sa création en 1959 par André Malraux.
« Transformer une église en musée payant, c’est contraire à nos efforts pour rendre certains musées gratuits. »
Alexandre Gady, historien du patrimoineà 42mag.fr
Selon lui, imposer un tarif d’entrée à des sites historiquement gratuits signifierait adopter une logique comptable dommageable pour la France. Il estime que la recherche de financement est orientée dans la mauvaise direction. Rachida Dati a proposé un droit d’entrée de cinq euros par visiteur, ce qui générerait potentiellement 75 millions d’euros annuels pour restaurer les églises de Paris et de l’ensemble du pays, selon ses calculs.
Toutefois, Alexandre Gady critique ces prévisions, les qualifiant de théoriques et non réalistes. « Mettre en place un système payant impliquerait l’installation de caisses et l’emploi de personnel pour superviser la billetterie. Cela ne s’improvise pas, et c’est une idée éloignée des valeurs du patrimoine », argue-t-il. Il souligne que depuis longtemps, les experts recommandent des mesures alternatives, telles que l’augmentation de quelques centimes de la taxe de séjour touristique.