Dans l’émission Tout Public diffusée le mardi 8 octobre 2024, Riad Sattouf a été invité pour parler de son ouvrage intitulé « Moi, Fadi, le frère volé ». On y retrouvait également le réalisateur Ali Abbasi, qui a présenté son nouveau film biographique « The Apprentice ». De plus, le programme a mis en avant l’exposition « Zombis » qui se tient au musée du Quai Branly.
Alors qu’on croyait que L’Arabe du futur s’était terminé avec son sixième opus, Riad Sattouf revient avec un nouveau volume intitulé Moi, Fadi, le frère volé. Cette nouvelle publication lève le voile sur un pan sombre de son histoire familiale, en se concentrant sur le destin de son frère, victime d’un enlèvement dans son enfance et emmené en Syrie par leur père.
Riad Sattouf a partagé, dans l’émission Tout Public, que son envie de raconter cette histoire est née après avoir retrouvé son frère Fadi. Cette réconciliation lui a permis d’obtenir des réponses aux nombreuses questions qu’il se posait. « La narration de l’expérience de mon frère était difficilement exprimable quand il m’en a parlé, a confié le dessinateur à propos de ce projet longtemps resté secret. Je ne savais pas comment l’aborder, comment la rendre accessible aux autres. Je voulais aussi que les six premiers albums de L’Arabe du futur soient déjà publiés avant de dévoiler l’histoire de Fadi. »
Cet ajout à la série initiale permet aussi à l’auteur de s’attarder sur la résilience des enfants qui, malgré des épreuves tragiques, parviennent à s’adapter aux circonstances les plus difficiles.
Il est mélancolique de penser qu’un enfant sait s’adapter à n’importe quelle situation, indépendamment de son environnement ou du contexte sociétal dans lequel il est plongé.
Riad Sattoufà 42mag.fr
D’un point de vue narratif, Riad Sattouf reste profondément personnel, tout en maintenant une forte dimension politique. Il affirme qu’il se détache des idéologies lorsqu’il crée, ce qui lui permet de raconter la vie en nuances, en la rendant complexe et pleine de questionnements, et ainsi de se rapprocher d’une certaine vérité.
« The Apprentice », récit cinématographique sur la montée de Donald Trump
C’est dans un souci de rendre la fiction aussi complexe et proche de la réalité que le réalisateur Ali Abassi a conçu le film The Apprentice. Ce biopic se concentre sur l’évolution de Donald Trump dans le New York des années 70. « C’est justement cette complexité qui rend le projet passionnant , déclare le cinéaste irano-danois. Si le propos se limite à montrer un méchant devenant encore plus méchant, ce n’est pas un film, c’est insignifiant. La vérité n’est jamais aussi simple. »
Dans ce film, Ali Abassi ne cherche ni à idolâtrer ni à parodier Donald Trump, mais plutôt à présenter le parcours hors du commun de l’ancien président américain, tout en révélant les aspects moins flatteurs de sa vie. Le choix de la sortie en salle est loin d’être anodin, puisqu’elle est fixée quatre semaines avant l’élection présidentielle américaine. Le film arrivera sur les écrans français dès le mercredi 9 octobre 2024.
Les zombies au musée et dans le cinéma hollywoodien
L’exposition « Zombies » ouvrira ses portes au musée du Quai Branly le mardi 8 octobre 2024. Elle vise à explorer les origines du zombi dans les rituels vaudous en Haïti, tout en déconstruisant le mythe hollywoodien qui en a découlé, comme l’explique l’anthropologue Philippe Charlier, commissaire de l’exposition. Les visiteurs découvriront ainsi la religion vaudoue et ses objets rituels.
Loin de ses racines haïtiennes, le zombi dans la culture populaire s’est transformé en une métaphore d’une contamination mortelle, se rapprochant désormais davantage du vampire d’Europe centrale, selon l’analyse de Philippe Charlier. Dans le cinéma, en particulier à Hollywood, le zombi est devenu le reflet des peurs et des angoisses d’une société. C’est ce qu’explique Perrine Quennesson, spécialiste du zombi au cinéma, qui affirme que l’évolution de cette figure incarne les craintes sociales à différentes époques.
Le zombie est devenu un miroir social sur lequel nous projetons nos peurs et nos angoisses.
Perrine Quennesson42mag.fr
Il ne faudrait pas non plus négliger le potentiel comique des zombies, qui, lorsqu’ils sont tournés en dérision, permettent d’apprivoiser nos craintes. C’est le cas du film Shaun of the Dead d’Edgar Wright, une comédie réalisée en 2004 qui a récemment été restaurée et sera présentée en avant-première au cinéma Les Cinq Caumartin à Paris, le jeudi 10 octobre 2024. Une discussion entre Perrine Quennesson et Patrice Chavalier suivra cette projection.
Cette émission a pu compter sur la participation d’Augustin Arrivé, Matteu Maestracci, et Anne Chépeau, journalistes au service culturel de 42mag.fr.