« Face à la montée de la violence, Michel Barnier compromet les principes démocratiques, ce qui est un déshonneur pour la République », a déploré ce parlementaire de Nouvelle-Calédonie, mercredi sur 42mag.fr. La veille, Michel Barnier avait déclaré que le projet de réforme visant à étendre le corps électoral ne serait finalement pas poursuivi.
« J’ai eu un échange avec Emmanuel Macron hier soir (mardi), suite à la déclaration de politique générale, et je lui ai annoncé que je voterais en faveur de la censure du gouvernement de Michel Barnier », a déclaré Nicolas Metzdorf, député loyaliste de Nouvelle-Calédonie (Ensemble pour la République), mercredi 2 octobre sur 42mag.fr, après les annonces de Michel Barnier concernant la Nouvelle-Calédonie.
Le Premier ministre a affirmé que la réforme visant à élargir le corps électoral, qui avait suscité de vives tensions dans l’archipel, serait abandonnée et que les élections locales seraient reportées. Cette réforme, initiée par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, avait provoqué depuis mai les pires émeutes en Nouvelle-Calédonie depuis 40 ans, causant la mort de 13 personnes, dont deux gendarmes. « J’ai trouvé le président surpris par l’annonce de Michel Barnier », a confié le député loyaliste, rapporteur du projet de loi sur le dégel du corps électoral.
Pour Nicolas Metzdorf, « c’est un affront envers tous les Calédoniens qui subissent depuis quatre mois des agressions, des violences, des pillages, des maisons et des entreprises incendiées, et qui ont résisté pour obtenir le droit de vote dans leur pays ». « Face à la violence, Michel Barnier met en retrait la démocratie, c’est une honte pour la République », a-t-il critiqué. « Pour apaiser la situation, on donne raison à ceux qui détruisent et pillent », a déploré l’élu calédonien. « Le message, c’est : ‘Continuez à casser, continuez à piller, vous avez raison, vous pouvez faire plier l’État' », a-t-il ajouté.
Michel Barnier et un discours « déconnecté »
Nicolas Metzdorf juge que le discours du Premier ministre est « déconnecté », et que celui-ci n’a pas pris conscience « de la gravité de la situation ». Selon lui, « des Calédoniens ne mangent pas à leur faim à cause des émeutes ».
« Il annonce qu’il ne va pas accorder le droit de vote aux Calédoniens, mais il n’a eu aucun mot pour ceux qui ont tout perdu, ni pour les victimes des exactions. »
Nicolas Metzdorf, député loyaliste de Nouvelle-Calédoniesur 42mag.fr
Michel Barnier a également annoncé l’arrivée prochaine d’une « mission de concertation et de dialogue » menée par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Pour l’élu loyaliste, cela représente une « énième concertation ». « Cela fait quatre ans que nous discutons », a-t-il ironisé. Selon lui, les élus locaux, divisés entre loyalistes et modérés d’un côté, et indépendantistes de l’autre, « n’ont aucun terrain d’entente ». « Certains indépendantistes ont participé aux incendies en Nouvelle-Calédonie et sont applaudis à l’Assemblée nationale », a-t-il dénoncé. « Les modérés, qui tentent de reconstruire les choses en expliquant à leurs électeurs que le dégel du corps électoral est démocratique, eux, on n’en parle pas », a-t-il ajouté.