Le militant pour la protection des baleines est retenu au Groenland, où les autorités doivent décider s’ils accepteront la demande d’extradition du Japon.
Un des avocats représentant Paul Watson, militant écologiste incarcéré au Groenland et cible d’une demande d’extradition par le Japon en raison de ses actions contre la chasse à la baleine, s’est exprimé jeudi 24 octobre sur 42mag.fr. Cette intervention a eu lieu au lendemain de la requête de Paul Watson visant à obtenir la nationalité française, adressée à Emmanuel Macron. Maître François Zimeray a fait appel à « l’autorité politique » française pour que la nationalité soit accordée à son client.
L’avocat a souligné que « son lien avec la France est ancien », en précisant que Paul Watson « réside une bonne partie de l’année » en France. Il a également rappelé que lors de l’arrestation de Watson le 21 juillet, la France a exprimé un soutien manifeste, ce qui est en accord avec l’appui des citoyens français à sa cause.
« Des circonstances particulières »
Me François Zimeray a expliqué que même si demander l’asile politique est « complexe » en raison de « barrières procédurales », postuler à la nationalité française est « beaucoup plus accessible sur le plan légal, car le code civil en offre la possibilité ». Il a ajouté qu’« en situations exceptionnelles, cette nationalité peut être octroyée sur décision de l’autorité politique ».
Néanmoins, François Zimeray reconnaît que même en cas d’attribution de la nationalité française, cela « ne garantirait pas l’évitement de l’extradition vers le Japon ». Il a souligné qu’il est important que les autorités danoises reconnaissent « la disproportion des mesures prises contre Watson par rapport aux accusations portées contre lui, qu’il nie fermement ».
Agnès Pannier-Runacher exhorte à sa libération
La demande de nationalité faite par ce citoyen américano-canadien de 73 ans survient en même temps que la prise de parole de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, qui a déclaré sur 42mag.fr que la France allait inciter le Danemark à relâcher Paul Watson.
Fondateur de l’organisation Sea Shepherd et de sa fondation dédiée à la protection des océans, Paul Watson a été intercepté le 21 juillet alors qu’il se dirigeait avec le navire John Paul DeJoria pour stopper un navire-usine japonais chasseurs de baleines. Figure centrale de la lutte contre cette pratique, il fait face à des accusations d' »entrave à une activité commerciale » et est tenu partiellement responsable de dégâts et blessures lors de conflits avec un baleinier japonais dans l’océan Antarctique début 2010, accusations qu’il réfute depuis son arrestation.