Le 21 septembre, les restes d’une jeune femme ont été retrouvés enterrés dans le bois de Boulogne.
Le principal suspect du meurtre commis en France, ayant eu lieu en septembre et arrêté en Suisse, refuse d’être remis aux autorités françaises, a déclaré le mercredi 16 octobre le ministère suisse de la Justice. « La personne concernée n’a pas accepté une extradition simplifiée », a indiqué une porte-parole de l’Office fédéral de la Justice dans un courriel adressé à l’AFP, confirmant ainsi une information rapportée par la chaîne publique suisse RTS.
Taha O., un homme marocain de 22 ans, est le principal accusé du viol et meurtre d’une étudiante de 19 ans, dont le corps a été retrouvé le 21 septembre, enterré dans le bois de Boulogne, à l’ouest de Paris. Le suspect a été arrêté le 24 septembre à la gare principale de Genève.
La France a transmis une demande d’extradition le 9 octobre. Le ministère suisse de la Justice a le choix de suivre le souhait du prévenu ou de demander son extradition. Si tel est le cas, le prévenu a la possibilité de faire appel jusqu’au Tribunal fédéral, la plus haute instance juridique en Suisse, et il reste en détention durant toute la procédure d’extradition. « La procédure régulière peut prendre plus d’un an, surtout dans les affaires complexes et si toutes les voies de recours sont utilisées », détaille une fiche informative du ministère sur les processus d’extradition.
Un accusé déjà condamné pour viol
Le suspect avait déjà été condamné en 2021 pour viol et libéré en juin 2024, « à la fin de sa peine » selon le parquet de Paris. Il avait ensuite été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) à Metz (est). Après sa libération, il avait été assigné à résidence dans un hôtel situé dans l’Yonne, où il ne s’était jamais présenté. En ne respectant pas son obligation de se présenter régulièrement, il avait été inscrit au fichier des personnes recherchées la veille du meurtre, soit le 19 septembre.
Il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF), suscitant une vive polémique, notamment au sein de l’extrême droite. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a également appelé à « réformer notre cadre législatif ».