D’après les propos de l’avocate, qui était l’invitée de France Inter mercredi, son client a estimé que l’absence de huis clos offrait une opportunité d’ouverture à l’échelle nationale et internationale, permettant ainsi au public et à l’opinion publique d’adopter un point de vue différent sur cette affaire.
« J’avais envisagé que ce procès puisse attirer l’attention des médias nationaux, mais je n’avais pas du tout prévu qu’il prenne une dimension internationale », a avoué ce mercredi 2 octobre sur France Inter l’avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, un mois après le début du procès. Son client est accusé d’avoir administré des anxiolytiques à sa femme, Gisèle Pelicot, sur une période de dix ans allant de juillet 2011 à octobre 2020, afin de la violer ensuite et de la faire violer par des dizaines d’hommes qu’il rencontrait sur internet. En plus du septuagénaire, 50 autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, comparaissent à Avignon (Vaucluse).
« Cette portée internationale est liée au fait que Madame Pelicot ait refusé le huis clos, ouvrant ainsi les portes du tribunal au monde entier, ce qui en fait un procès à mon avis porteur d’un message de société », a indiqué l’avocate de Dominique Pelicot. D’après Béatrice Zavarro, son client « a compris que l’absence de huis clos permettait une ouverture à la fois nationale et internationale, et que le public devait porter un regard différent sur cette affaire ».
Faire évoluer la définition du viol
Pour Béatrice Zavarro, ce procès « peut amener des changements », notamment en ce qui concerne la notion de consentement, souvent absente dans l’esprit des agresseurs sexuels, et pourrait déboucher sur une évolution législative de la définition du viol. « Je considère qu’il est urgent de souligner que l’absence de consentement doit être explicitement mentionnée dans la loi », insiste-t-elle. « Nous passons de Gisèle en Gisèle », affirme Me Béatrice Zavarro.
« Nous avons eu Gisèle Halimi, en 1978, qui grâce à son combat et à sa détermination a fait intégrer le viol en tant que crime dans le code pénal. Aujourd’hui, nous avons Gisèle Pelicot qui insiste sur l’importance du consentement qui, en réalité, est déjà pris en compte par la loi », explique l’avocate. Selon elle, « l’absence de consentement est la définition du viol, mais il est vrai que littéralement, le terme consentement n’est pas présent dans le texte du code pénal ».