Lors d’une interview avec le quotidien « Le Monde », Paul Hudson affirme avoir pris « des décisions conciliantes » concernant la vente envisagée de sa division dédiée aux médicaments en vente libre.
Les discussions autour de la vente de la branche de Sanofi spécialisée dans les médicaments en vente libre progressent sous une forte pression politique. Paul Hudson, le dirigeant de Sanofi, a accordé une interview au journal Le Monde ce mardi 22 octobre, où il a évoqué des « négociations ardues » avec le gouvernement au sujet de la vente de la division qui commercialise le Doliprane. Il a précisé que « Nous avons eu des échanges très constructifs, mais délicats, avec le ministre de l’Economie, Antoine Armand, et le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, qui ont été très clairs sur leurs attentes », explique Paul Hudson, le PDG du groupe pharmaceutique français.
À la tête de Sanofi depuis 2019, le Britannique s’est exprimé juste après que l’entreprise a confirmé être en négociations exclusives avec le fonds américain CD&R pour la vente de sa filiale Opella. Dans ce contexte, l’Etat a joué un rôle actif en dialoguant avec les différentes parties pour parvenir à un accord intégrant des engagements assortis de sanctions. Cela vise à garantir que le Doliprane continue d’être fabriqué en France, assure l’approvisionnement du marché français et préserve les emplois sur les sites nationaux.
« Nous avons tous dû céder du terrain »
L’accord, dont les détails ont été présentés lundi par les ministres français de l’Industrie et de l’Economie, assure le maintien des deux usines françaises d’Opella à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise) pour une période minimum de cinq ans. Paul Hudson a affirmé, « Le gouvernement savait précisément comment atteindre ses objectifs et il l’a fortement exprimé. Chacun a dû faire des concessions, mais je crois que le gouvernement a obtenu exactement ce qu’il souhaitait. Cela inclut la présence de Bpifrance au conseil d’administration d’Opella ».
La banque publique d’investissement pourrait prendre une participation dans Opella à hauteur de « 1 à 2% », tandis que Sanofi conserverait environ 48% des parts, selon le projet en cours. « Serait-ce plus simple de ne pas avoir » [l’Etat] « comme actionnaire ? Peut-être », a reconnu Paul Hudson. Cependant, il est d’avis que « il était crucial pour le gouvernement de maintenir un niveau de gouvernance approprié, suffisant pour garantir que nos engagements soient respectés, mais pas au point de projeter une image où la France apparaîtrait comme hésitante à l’égard des investissements étrangers ».