Le rapport d’une mission parlementaire paru cette semaine conseille de patienter avant d’adopter la semaine de travail de quatre jours. Cette question génère de vifs débats. D’après le rapporteur de cette mission, les sociétés ayant opté pour ce modèle de travail « retournent rarement à l’organisation précédente ».
Une semaine de travail réduite : Avantages et inconvénients
Réduire la semaine de travail à moins de cinq jours est une idée qui suscite de l’intérêt et pose de nombreuses questions. Une mission parlementaire a examiné ce concept pendant un semestre pour mieux comprendre ses implications.
Franceinfo : Quels résultats ont été présentés dans le rapport ?
Sarah Lemoine : Les conclusions tendent à soutenir prudemment ce modèle, d’après Stéphane Viry, député LIOT des Vosges et rapporteur de cette étude. En premier lieu, il convient de noter que les données chiffrées sur la semaine de quatre jours, qu’elle inclue ou non une réduction du nombre total d’heures travaillées, sont rares.
Le Parlement n’a donc pas pu déterminer avec précision combien d’entreprises ont opté pour un rythme hebdomadaire réduit ni combien d’employés sont concernés. Bien que le sujet soulève de vives discussions, la mise en place d’une semaine de travail réduite progresse timidement. Selon les sources mentionnées dans le rapport, entre 71 et 150 entreprises auraient adopté ce système l’année dernière.
Méthodologie de la mission parlementaire
Sans statistiques exhaustives, comment la mission a-t-elle procédé à son analyse ? Elle a interrogé une douzaine d’entreprises, ainsi que des experts tels des médecins du travail, des sociologues, des spécialistes des ressources humaines, et des représentants syndicaux et patronaux. L’étude a également intégré diverses expériences étrangères.
Le premier constat est que la réduction de la semaine de travail n’est ni une solution magique pour tous les problèmes liés au travail, ni une idée irréaliste. Dans certains cas, cette pratique a été bénéfique pour les employés, augmentant leur satisfaction au travail, réduisant le stress et améliorant l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, sans nuire à la compétitivité.
Stéphane Viry indique que peu d’entreprises ayant essayé cette méthode choisissent de revenir en arrière. Dans aucun cas, la productivité n’a diminué, même parmi celles ayant réduit le nombre total d’heures travaillées. En fait, la productivité est restée stable ou a même augmenté, et ces entreprises semblent mieux réussir à recruter et à retenir leurs talents.
Les limites identifiées
Cependant, sans évaluation détaillée, il est impossible pour la mission de juger de l’impact sur la santé d’une semaine de travail habituelle compressée en quatre jours. L’augmentation des heures de travail quotidien pourrait entraîner davantage de fatigue, des problèmes de santé ou même un accroissement des accidents de travail. Cela pourrait également poser des soucis pour la garde d’enfants, particulièrement dans les foyers monoparentaux. Ces éléments ne doivent pas être négligés.
Bien que la mission reconnaisse que la réduction des jours de travail pourrait contribuer à transformer le monde professionnel, elle juge prématuré de légiférer à ce sujet. Cette organisation devrait résulter de discussions internes aux entreprises impliquant toutes les parties prenantes. Le député Stéphane Viry invite les branches professionnelles à s’emparer de cette thématique.