Le groupe Ensemble pour la République se retrouve désormais avec seulement 95 députés à l’Assemblée nationale, suite à ce quatrième départ en moins de trente jours.
Bruits de contestation dans les rangs des macronistes. Stella Dupont, députée positionnée à gauche au sein de la majorité macroniste, a déclaré, le mercredi 2 octobre, sa sortie du groupe Ensemble pour la République (anciennement Renaissance). Elle cite un désaccord avec la « tendance droitière du gouvernement » ainsi qu’avec « la direction du groupe » en matière de justice fiscale. Cela marque le quatrième départ en l’espace d’un mois de ce groupe, qui comptera désormais 95 députés.
Dans une interview accordée au Parisien, la députée associée au groupe a expliqué sa décision par un désaccord concernant « la composition » de la majorité relative qui soutient le gouvernement. Elle évoque en particulier des alliances avec des membres des Républicains « qui sont éloignés de [ses] valeurs, sans oublier aussi les perspectives encore floues présentées par le Premier ministre » lors de sa déclaration politique générale. « Dans la situation actuelle, en tant que femme de centre-gauche, je ne peux pas apporter mon soutien à ce gouvernement », résume-t-elle dans un communiqué. « Le groupe parlementaire auquel je suis associée a choisi de faire partie de la majorité gouvernementale, ce qui ne correspond pas à mon choix. »
« Le gouvernement est constitué d’individus susceptibles de défendre des priorités qui peuvent être très éloignées de ma conception de l’action à mener. »
Stella Dupont, députée du Maine-et-Loiredans un communiqué de presse
Dans un message partagé sur un groupe de discussions entre députés macronistes, consulté par l’AFP, elle critique également « l’ambiguïté » maintenue par Michel Barnier « avec le Rassemblement National après la réprimande inadmissible » d’Antoine Armand, ministre de l’Économie. Ce dernier avait été rappelé à l’ordre pour avoir exprimé sa volonté de collaborer avec les forces politiques de l’« arc républicain », tout en excluant le RN de cette collaboration.
« J’ai toujours combattu ces positions des droites extrêmes »
Elle reproche également à Michel Barnier de ne pas avoir adopté la même fermeté envers le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, concernant ses déclarations sur « l’État de droit », affirmant qu’il n’est « ni intangible, ni sacré ». Selon Stella Dupont, cela constitue une attitude de « deux poids, deux mesures », et elle affirme dans son communiqué « avoir toujours combattu ces positions des droites extrêmes ».
Par ailleurs, elle soulève un « désaccord de fond » avec le groupe Ensemble pour la République sur la justice fiscale. « Dès 2022, j’étais favorable à l’idée d’une taxe sur les superprofits, par exemple », a-t-elle rappelé dans l’interview au Parisien. Stella Dupont siégera, au moins pour l’instant, parmi les députés non inscrits aux côtés de Sophie Errante et Sacha Houlié, autres anciens membres du groupe macroniste ayant quitté le groupe en raison de divergences fondamentales. Toutefois, elle affirme le faire « avec l’espoir qu’un groupe social-démocrate puisse voir le jour dans les semaines à venir dans l’hémicycle ».