Le projet du gouvernement dirigé par Michel Barnier envisage de réduire le personnel de France Travail en éliminant 500 postes, dans le cadre de ses mesures d’économie. Cette décision rencontre l’opposition des syndicats. Compte tenu de la structure de l’Assemblée nationale, le Parlement pourrait endosser la responsabilité d’arbitre dans cette affaire.
Dans une démarche visant à réduire les coûts, le gouvernement dirigé par Michel Barnier demande aux services publics et opérateurs de prendre part aux efforts d’économie. Le projet de loi de finances, qui sera dévoilé le jeudi 10 octobre, annonce la suppression de 500 postes au sein de France Travail.
Le désormais ancien Pôle emploi va donc être allégé de plusieurs postes. Au regard des 54 000 personnels que compte l’organisme, l’impact semble faible, affirme le gouvernement, d’autant plus en raison de la diminution du taux de chômage constatée ces dernières années. L’exécutif estime ainsi qu’il est envisageable de « redéployer » les effectifs actuels. De plus, le gouvernement rappelle que France Travail avait bénéficié d’une augmentation de près de 2000 postes lors de la crise sanitaire, principalement pour s’occuper du chômage partiel. À leurs yeux, cette réduction de postes est donc logique. Initialement, le plan prévoyait encore plus de suppressions, donc limiter à 500 est considéré comme une décision modérée.
Les syndicats défendent l’importance des postes
Pour les syndicats, cette décision est inacceptable et ils s’opposent fermement à cette initiative. Ils insistent sur le fait que toutes les forces vives sont essentielles pour affronter la vaste réforme qui attend France Travail. À compter du 1er janvier 2025, l’opérateur devra intensifier son accompagnement tant auprès des demandeurs d’emploi que des entreprises éprouvant des difficultés à embaucher. De plus, une réorganisation complète des divers acteurs impliqués dans l’insertion est prévue pour améliorer la coordination, partager des outils technologiques communs et, surtout, accueillir tous les bénéficiaires du RSA, qu’ils soient jeunes ou en situation de handicap. Dans le cadre de la réforme du RSA, qui est en cours de déploiement, toutes ces personnes devront être enregistrées automatiquement auprès de France Travail d’ici la fin de l’année 2026, représentant ainsi plus de 1,5 million de nouvelles inscriptions. Elles devront non seulement être recensées, mais également orientées selon leurs besoins en matière de formation et d’insertion professionnelle. Les syndicats craignent que cette réduction de personnel n’entraîne une détérioration des services offerts à la population.
Il reste possible que le Parlement choisisse de ne pas suivre la proposition du gouvernement. Des débats sont prévus lors de l’examen budgétaire à l’Assemblée. Les députés de gauche, en particulier, défendront le maintien des ressources destinées aux plus vulnérables, en particulier à une période où le chômage pourrait à nouveau augmenter et alors qu’une nouvelle réforme de l’Assurance-chômage se profile. Bien que Michel Barnier souhaite redonner la main aux partenaires sociaux pour négocier à nouveau, il leur demande déjà de faire preuve de prudence budgétaire.