Thierry Fiorile et Matteu Maestracci présentent les nouveautés cinématographiques de la semaine : « Anora », un film réalisé par Sean Baker, et « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau », signé par Gints Zilbalodis.
Anora, le dernier long-métrage de Sean Baker, primé par la Palme d’or au Festival de Cannes en mai 2024, marque une nouvelle aventure cinématographique pour ce réalisateur et scénariste américain. Ce film, le huitième de sa carrière, explore encore une fois les extrêmes de la société et met en lumière l’illusion du rêve américain.
Dans le film, Anora travaille comme hôtesse dans un club. Elle choisit parfois d’offrir un service plus poussé à ses clients, ce qu’elle fait avec Ivan, un jeune Russe, en échange d’une importante somme d’argent. Elle se retrouve alors transportée dans une luxueuse villa située près de Coney Island. Ivan, bien qu’attirant et déphasé par le monde réel, est en réalité le fils d’un riche oligarque russe qui gaspille sa fortune dans des fêtes décadentes impliquant alcool, drogue et sexe.
Anora espère qu’une véritable affection peut naître entre elle et ce jeune héritier. Cependant, lorsque le père millionnaire prend connaissance de ces excès, il envoie une bande de sbires maladroits pour remettre de l’ordre dans cette situation. S’ensuit une série d’altercations rocambolesques et de courses-poursuites à travers la nuit, conférant au film l’intensité d’un thriller avec une touche d’humour grinçant. Dans cette romance survoltée, le film aborde la thématique de la dignité à travers la détermination de sa protagoniste.
Dans le rôle principal, Mikey Madison livre une performance émouvante. Elle n’a que 25 ans, mais elle démontre un potentiel impressionnant par son jeu d’actrice captivant.
Flow, le félin qui affronta l’inconnu aquatique de Gints Zilbalodis
Flow raconte de façon poétique l’aventure d’un chat dans un univers animé unique où les humains sont absents. Le protagoniste, entouré d’autres créatures animales, est surpris par une inondation soudaine et doit s’aventurer dans des territoires hostiles pour survivre. Accompagné, entre autres, d’un chien fidèle et d’un lémurien curieux, il fera face à de nombreux défis sur sa route.
Ce qui distingue Flow, c’est l’originalité de sa réalisation. Gints Zilbalodis, cinéaste lettone, prend le contre-pied des tendances majoritaires en animation. Ici, les animaux ne sont pas dotés de caractéristiques humaines. Ils restent silencieux tout au long des 84 minutes du film. De plus, le style visuel est saisissant et loin des conventions habituelles, au côté d’une utilisation audacieuse des mouvements de caméra qui impressionnent les spectateurs par leur dynamisme.