Dans l’émission Tout public diffusée le mardi 12 novembre 2024, Arthur Dénouveaux aborde plusieurs sujets. Il discute du rôle que joue la fiction dans la façon dont les attentats du 13 novembre 2015 sont traités. L’émission rend également hommage à Christian Godard, un talentueux auteur de bandes dessinées. Par ailleurs, la sortie du film « No Other Land » est mise en lumière.
La fiction, un regard diversifié sur les attentats
Depuis quelques années, la fiction s’inspire du traumatisme national des attentats du 13 novembre, et la sortie de la série Les espions de la terreur sur M6, qui s’intéresse aux services de renseignements français après les attentats de 2015, s’inscrit dans cette tendance. À l’approche des commémorations, Arthur Dénouveaux, survivant de l’attaque du Bataclan et président de l’association Life for Paris, exprime son avis sur l’importance de la fiction dans la manière d’aborder ces événements tragiques.
Pour Arthur Dénouveaux, la fiction a le pouvoir de « multiplier les perspectives ». Selon lui, en tant que victime, il n’est pas certain d’être le mieux placé pour juger ce qui s’est passé. Il affirme : « La diversité des points de vue est précieuse car elle nous permet de former une opinion sur de nombreux sujets liés au 13 novembre, une journée si complexe qu’elle ne peut être comprise d’un seul point de vue », explique-t-il.
« Il faut accepter la diversité des regards et reconnaître la puissance de la fiction dans ce contexte. »
Arthur Dénouveaux42mag.fr
Contrairement aux responsables politiques, dont le principal objectif est de préserver la mémoire de ce traumatisme, pour Arthur Dénouveaux, la fiction permet de « poursuivre la réflexion » et d’aborder des questions échappant souvent à la sphère politique et aux procès. Dénouveaux ajoute qu’un jour, la fiction devra aussi proposer une vision des personnes responsables des attentats.
En ce qui concerne l’augmentation de la radicalisation en France, Arthur Dénouveaux avoue ne pas nourrir beaucoup d’espoir du côté des politiques, redoutant que la « voix politique soit inapte à résoudre ce problème ». Il préfère accorder sa confiance à la société civile pour ces problématiques. Annonçant la fermeture de l’association le 13 novembre 2025, il envisage déjà l’avenir. « Après Life for Paris, dit-il, notre démarche collective sera de nous attaquer au défi que représente la radicalisation. »
Vous pouvez retrouver Les espions de la terreur en replay sur M6+.
Zoom sur d’autres événements culturels
Tout Public s’intéresse aussi à la bande dessinée, rendant hommage à Christian Godard, dessinateur de renom décédé à l’âge de 92 ans. Godard a collaboré avec de grandes figures comme René Goscinny, et ses œuvres ont été publiées dans des magazines emblématiques, tels que Spirou et le journal de Tintin. Il a remporté le prix du meilleur scénariste au festival d’Angoulême en 1974. Il a également marqué l’histoire de la presse jeunesse, un secteur autrefois florissant, aujourd’hui presque disparu, à l’exception notable du magazine Spirou.
Du côté du cinéma, le film No Other Land, un documentaire israélo-palestinien réalisé par un collectif d’activistes primé à la Berlinale, sera en salle le mercredi 13 novembre 2024. Ce film se veut un acte de résistance, exposant la colonisation israélienne dans la région d’Hébron, où des civils ont été déplacés pour créer une zone militaire. Basel Adra a filmé l’invasion de son domicile par des bulldozers, avant de collaborer avec Yuval Abraham, militant pour une paix durable. Les réalisateurs présentent une forme de résistance pacifique, les habitants refusant de s’engager dans le cycle de violence entre Israël et la Palestine, intensifié depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023. Yuval Abraham souligne : « Le cycle de violence doit cesser. La reconnaissance par la France d’un État palestinien et des sanctions contre la colonisation seraient nécessaires pour éviter d’alimenter ce cycle brutal dans la région ».
Rendez-vous avec No Other Land en salle le mercredi 13 novembre 2024.
Cette émission a été réalisée avec la participation d’Augustin Arrivé et Thierry Fiorile, journalistes au service culture de 42mag.fr.