Selon le premier vice-président délégué de l’Association des maires de France, le montant annoncé par le gouvernement, à savoir 5 milliards d’effort budgétaire, ne reflète pas la réalité.
Le montant des réductions budgétaires que l’on demande aux collectivités locales est estimé à un peu plus de 11 milliards d’euros, bien loin des 5 milliards évoqués initialement. C’est ce qu’a affirmé André Laignel, maire d’Issoudun (Indre) et premier vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF), lors de son intervention sur 42mag.fr, mardi 5 novembre. Il n’hésite pas à parler de « mensonge d’État » pour qualifier la situation.
André Laignel soutient ses propos en s’appuyant sur des « calculs établis à partir de la loi de finances ». Il se dit capable de démontrer que le chiffre de 5 milliards avancé par le gouvernement est « erroné ». Parmi les exemples qu’il cite, il mentionne la suppression de financements pour le Fonds vert ou encore l’augmentation des dépenses due à la hausse des cotisations des communes à la caisse de retraite des employés municipaux. En tant que président du comité des finances locales, il insiste sur le fait d’avoir informé les ministres, lors de réunions de ce comité, que leurs estimations étaient « totalement inexactes ».
« Une paralysie générale des investissements locaux »
Jeudi dernier, l’AMF, accompagnée de six autres associations de maires et d’intercommunalités, a exprimé sa « profonde inquiétude » face aux coupes budgétaires programmées pour 2025. Ces associations réitèrent leur « opposition » à ces mesures. « Nous ne serons pas en mesure de surmonter le choc financier qui nous sera potentiellement imposé, » avertit André Laignel.
Il prévient également que cela entraînerait « une paralysie générale des investissements des collectivités locales, qu’il s’agisse des régions, des départements ou des communes, dans l’année à venir ». Selon lui, une telle situation pourrait plonger la France dans un « risque de récession », soulignant que les collectivités territoriales sont responsables de 70% des investissements à l’échelle nationale. André Laignel exhorte à une « réforme en profondeur » de cette loi de finances, qu’il qualifie de « purge sans précédent », mais il craint qu’une nouvelle fois, « la démocratie soit piétinée » avec un éventuel recours à l’article 49.3.