Confrontés à des réductions de subventions et inquiets face aux diminutions budgétaires prévues par l’État, les représentants municipaux ont drapé leurs écharpes bleu-blanc-rouge d’un voile sombre.
Les élus locaux expriment leur mécontentement face au projet de budget
Lors du Congrès des maires, qui a débuté le mardi 19 novembre à Paris, les représentants locaux ont manifesté leur désaccord concernant la proposition budgétaire du gouvernement, laquelle entraîne une réduction de cinq milliards d’euros de leurs financements. Pour rendre visible cette colère, un intermède symbolique a été organisé : les élus ont échangé leurs écharpes tricolores pour des écharpes noires.
Arrivés fièrement avec leurs habituelles écharpes bleu-blanc-rouge, chaque maire a reçu une étoffe noire afin de recouvrir les couleurs nationales. Cette image forte vise à marquer les esprits, une initiative de l’Association des maires de France, menée par son président David Lisnard. Il explique : « Cette couleur noire recouvrant nos écharpes symbolise le danger qui pèse sur nos communes. Si elles venaient à disparaître, ce serait la fin de l’État et de la nation », une déclaration vivement applaudie par des milliers de maires présents au moment de la photographie officielle.
L’engagement des élus locaux contre les baisses budgétaires
Parmi les participants, Sylviane Granchand, maire d’une petite municipalité de Dordogne, soutient pleinement cette illustration symbolique. Elle déplore : « Petit à petit, ils nous conduisent à une lente agonie. Entre les diminutions des allocations et une économie défaillante… », illustrant sa colère par l’incertitude qui plane sur l’avenir de ses petites communes avec des moyens limités. Elle n’a pas encore évalué l’impact exact des coupes budgétaires dans son village, mais d’autres, comme le maire de Niort, ont déjà fait leurs calculs. « Chaque année, nous perdons sept millions d’euros sur nos recettes de fonctionnement en raison des réductions dans les dotations depuis 2014. Et maintenant, le gouvernement propose d’aggraver la situation. C’est inacceptable. » explique-t-il.
« Nous atteignons nos limites, nous sommes à découvert. »
Jérôme Baloge, maire de Niortà 42mag.fr
Face à ces défis, chaque élu tente de déterminer quelles économies peuvent être réalisées. Quels services ou employés pourraient être touchés ? À Dieppe, Nicolas Langlois, maire communiste, propose une solution quelque peu provocatrice : « 1,2 million d’euros représente le budget de fonctionnement de toutes nos crèches. Peut-être que M. Barnier pourrait nous dire s’il préfère les confier à une entreprise privée, comme celle impliquée dans un récent scandale. »
Les attentes des maires envers le gouvernement
Les maires demandent unanimement au gouvernement de reconsidérer ses propositions budgétaires, espérant des annonces positives dans les jours à venir. Le Premier ministre Michel Barnier est attendu de pied ferme au Congrès des maires jeudi, et selon eux, il « ne peut pas arriver les mains vides ».