Les Palestiniens ressentent un soulagement face au fait que la justice internationale critique les actions des leaders israéliens, après une année de tensions à Gaza.
Mandats d’arrêt de la CPI contre des dirigeants israéliens et du Hamas
La Cour pénale internationale (CPI) a récemment pris une décision marquante en délivrant des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, de l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, et du leader militaire du Hamas, Mohammed Deif. Ces personnalités sont accusées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est la première intervention de la CPI visant des figures politiquement proches des nations occidentales. Du point de vue palestinien, cette issue était attendue de longue date.
La réaction en Israël a été de surprise et d’inquiétude. En territoire palestinien, cette action fait suite à des mois de spéculations concernant la réponse de la justice internationale face aux agissements des hautes autorités israéliennes. Ces doutes ont été exacerbés par les pressions exercées par les États-Unis, selon des résidents. L’accession de Donald Trump à la présidence, connu pour sa critique des organisations onusiennes, n’annonçait rien de rassurant.
Globalement, cette nouvelle a été reçue avec soulagement, beaucoup y voyant un signal fort et un moment significatif à retenir. Un habitant de Ramallah exprime son contentement en déclarant que c’est finalement une institution internationale qui agit concrètement. Hussein, âgé de 45 ans, partage cet avis en qualifiant la démarche de progression évidente. Il mentionne que les aspirations sont élevées car les Palestiniens vivent sous occupation et espèrent que cette étape marquera le début d’un processus de libération pour la Palestine qui s’étend sur plusieurs décennies.
Néanmoins, l’optimisme reste mesuré puisque cela ne mettra pas fin immédiatement au conflit à Gaza, d’autant que le soutien constant des États-Unis envers Israël est souvent souligné.
Quels sont les risques d’arrestation pour les accusés ?
Pour Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant, voyager à l’international pourrait s’avérer compliqué, en raison de la possibilité de se faire arrêter. Les 124 États ayant ratifié le statut de Rome de la Cour pénale internationale ont l’obligation légale de procéder à leur arrestation si jamais ils entrent sur le territoire de ces pays. Cependant, il reste à voir dans quelle mesure cette règle sera effectivement appliquée. Notons aussi que cette contrainte ne s’applique pas aux États-Unis, qui ne sont pas membres de la CPI.
Le mandat d’arrêt concerne également Mohamed Deif, cerveau des attaques du 7 octobre et dirigeant du Hamas, que l’armée israélienne revendique avoir éliminé en juillet dernier. En l’absence de confirmation officielle de sa mort par le Hamas, il est néanmoins improbable qu’il puisse quitter le territoire de Gaza.