Dans son dernier long-métrage, Guillaume Senez explore l’histoire d’un père originaire de France qui se lance dans une quête pour retrouver sa fille. Cette dernière a été emmenée au Japon par sa femme.
Un film centré sur un drame parental au Japon
À la suite de Nos batailles, le metteur en scène Guillaume Senez explore, dans son dernier long-métrage, une tragédie touchant de nombreux parents japonais et internationaux. Chaque année, on estime entre 150 000 et 200 000 cas d’enlèvements d’enfants par l’un des parents. Historiquement, la loi japonaise octroyait la garde des enfants à celui qui parvenait à les prendre en premier, même si cette réglementation a été modifiée récemment, conduisant à des enlèvements par des parents séparés ou divorcés.
Une rencontre qui a inspiré la fiction
Guillaume Senez plonge dans ce sujet délicat à travers l’histoire de Jay, interprété par Romain Duris, qui réside à Tokyo depuis plusieurs années en espérant retrouver sa fille Lily, enlevée par sa femme et sa belle-famille. N’ayant pas revu Lily depuis qu’elle a trois ans, Jay se prépare à quitter le Japon, quand par hasard, il retrouve sa fille en montant dans son taxi.
Entrevue avec Guillaume Senez
Quelle a été l’étincelle initiale pour ce film ?
Après le succès de Nos batailles, Romain Duris et moi-même avons exprimé le désir de retravailler ensemble sur un nouveau projet. Lors d’une invitation à Tokyo pour la sortie de notre dernier film, nous avons découvert la problématique des enlèvements d’enfants lors de discussions avec des expatriés français. Cela nous a profondément touchés, et c’est de là qu’est née l’idée de ce film.
Voyez-vous cela comme une continuité de vos précédents travaux ?
Effectivement, il y a une certaine continuité par rapport à Nos batailles. Ce projet a pris forme après une rencontre fortuite qui nous a conduit à étudier cette question en profondeur.
De la réalité à la fiction
Comment avez-vous transformé un fait social en œuvre de fiction ?
Après avoir écouté de nombreux témoignages de parents confrontés à cette problématique, nous avons décidé de créer notre propre histoire, ancrée dans la fiction tout en s’inspirant d’éléments réels et de détails juridiques.
Pourquoi un tel sujet semble-t-il propice à la dramaturgie ?
Ce sujet est si riche qu’il pourrait inspirer une multitude de films. Il y a une réelle souffrance parmi ceux touchés par ces enlèvements, et cela offre un terreau fertile pour la création cinématographique.
Collaboration avec Romain Duris
Comment s’est passé votre travail avec Romain Duris ?
Romain s’est énormément investi dans ce projet. Notre collaboration était fluidifiée par notre confiance mutuelle et un intérêt partagé pour ce sujet complexe.
Travaillez-vous avec une équipe récurrente ?
Effectivement, je travaille souvent avec les mêmes personnes, ce qui permet de créer une véritable synergie et une ambiance de famille sur le plateau.
Tournage au Japon : défis et apprentissages
Est-ce que filmer dans une autre langue a été un défi ?
Romain a dû apprendre le japonais de manière phonétique avant de maîtriser un langage plus courant, ce qui a nécessité un immense travail de sa part.
Exploration des thématiques de la parentalité
Pourquoi la parentalité est-elle un thème récurrent dans votre œuvre ?
La parentalité est un sujet qui me touche profondément et qui suscite chez moi un large éventail d’émotions.
Est-ce un thème que vous souhaitez continuer à explorer ?
Absolument, tant que je ressens une connexion émotionnelle avec ces sujets, je souhaite continuer à les explorer à travers mes films.
Perception du film au Japon
Pensez-vous que ce film puisse influencer la société ou la législation ?
Bien que la fiction puisse parfois inspirer des changements, mon but premier est de susciter des émotions.
Une sortie au Japon est-elle envisageable ?
Nous espérons que le film pourra être projeté au Japon, en partie grâce à la participation de notre équipe majoritairement japonaise.
Quelle a été la réaction des parents ayant inspiré le film ?
Les parents impliqués ont exprimé leur émotion à la vue du film, se réjouissant de voir leur histoire illustrée et espérant que cela serve de témoignage à leurs enfants.