Alors que Michel Barnier cherche à ranimer la discussion, les 184 citoyens travaillent sur une lettre ouverte dans le but de donner un coup d’accélérateur et soutenir la requête de divers membres du parlement.
Imaginez avoir consacré tous vos efforts à devenir un expert en soins de fin de vie, en lisant, en apprenant, en écoutant les spécialistes durant des mois tout en poursuivant votre emploi, avec pour objectif d’apporter du soutien aux personnes confrontées à la maladie ou à la douleur d’un être cher, pour voir finalement le projet de loi – fruit de ce travail – brusquement rejeté par une dissolution avant d’être mis de côté. C’est la situation des 184 membres de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui ont décidé, selon les informations de 42mag.fr, d’adresser une lettre ouverte au gouvernement dirigé par Barnier. Celle-ci sera rendue publique dans les jours qui viennent.
Ils demandent que l’examen du texte reprenne là où il s’était interrompu avant la dissolution – il restait alors moins de deux semaines de discussions – et que cela se fasse rapidement, avant la fin de l’année 2024. Cette demande est également partagée par certains parlementaires, notamment Olivier Falorni, député MoDem de Charente-Maritime. Il a soumis une proposition reposant sur les éléments débattus avant la dissolution, signée par 220 députés, allant du Rassemblement National à La France Insoumise. Parmi eux, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui partage cette cause. Selon 42mag.fr, elle prévoit d’en discuter le lundi 4 novembre avec le Premier ministre, au cours d’une réunion avec son homologue du Sénat, Gérard Larcher. Son entourage affirme : « Nous continuons d’exercer une pression ».
Michel Barnier temporise
Dans l’entourage du Premier ministre, on assure que l’objectif est de planifier un texte pour l’une des semaines réservées à l’exécutif à l’Assemblée nationale – disposant de plus de temps à cet endroit comparé aux députés. Mais quel sera le contenu de ce texte ? Sera-t-il basé sur la proposition d’Olivier Falorni, ou bien sera-t-il une version modifiée par le nouveau gouvernement ? Et surtout, quand commencera son examen ? Alors que les défenseurs de la fin de vie souhaitent aller vite, Matignon rappelle à 42mag.fr qu’il faut d’abord traiter le budget, puis la loi d’orientation agricole : « Pas impossible dans les trois mois, mais cela reste compliqué ».
Michel Barnier a-t-il réellement la volonté d’avancer sur ce sujet ? Certains se posent la question, estimant que le Premier ministre n’est pas à l’aise avec ce thème et qu’il hésite. Un député confie : « Euthanasie, aide active à mourir… On ignore quelles sont ses opinions sur ces sujets ». D’autant plus que la question de la fin de vie divise la droite de son gouvernement. Pourtant, selon Olivier Falorni, ce texte pourrait être bénéfique pour Michel Barnier, lui permettant de faire adopter une loi sans recourir à l’article 49.3, et montrer un « aspect plus positif de la politique française » grâce à un débat « de convictions, sans artifices ». À ses yeux, c’est ce à quoi « les Français aspirent ».