Le tout dernier simulateur de vol, créé par Microsoft en collaboration avec Asobo Studio, a été lancé ce mardi.
Survoler le monde avec un simulateur de vol
Piloter des engins tels qu’un Canadair, un hélicoptère, un jet privé ou une montgolfière, tout en voyageant à travers le monde est désormais possible grâce à l’expérience immersive de Flight Simulator. La version 2024 de ce jeu emblématique développé par Microsoft est disponible à partir du mardi 19 novembre sur PC et XBox, 22 ans après le lancement de sa toute première édition. Le jeu avait déjà connu une évolution majeure avec la sortie de Flight Simulator 2020, où la Terre avait été entièrement et réalistiquement reproduite.
Dans cette nouvelle édition, Microsoft mise sur une représentation authentique des environnements, avec des carrières dédiées à l’aviation et la chance d’explorer le globe avec une variété de planeurs. En intégrant de nouveaux appareils, de nouveaux aéroports, des fonctionnalités améliorées et des graphismes saisissants, ce jeu est commercialisé en quatre éditions, avec des prix allant de 79,89 à 219,99 euros. Conçu autant pour les joueurs que pour les fervents d’aviation, Flight Simulator recèle également quelques surprises.
Le savoir-faire d’un studio français
Depuis l’édition de 2020, le développement de Flight Simulator est assuré par Asobo Studio, une société située à Bordeaux. Selon Aurélien, un joueur passionné d’aviation et pilote d’ULM, l’édition de 2020 a révolutionné l’expérience des simulateurs de vol sur PC. Il évoque la représentation ultra-réaliste de la Terre, rendue possible grâce à l’utilisation d’images satellites de Bing et l’intelligence artificielle permettant une modélisation 3D du monde. Le joueur apprécie particulièrement le fait de pouvoir survoler un monde d’une telle beauté, où les textures et les reflets de lumière sont soigneusement représentés. Les dernières versions intègrent de nouveaux paramètres, comme les phénomènes météorologiques et les éléments physiques, pour une expérience des plus réalistes.
Le travail d’Asobo Studio a été récompensé de manière remarquable. En mars 2021, le studio a obtenu le prestigieux Pégase, une distinction similaire aux César pour les jeux vidéo, et a été nommé meilleur jeu français de l’année pour Flight Simulator 2020. Ce prix venait s’ajouter à celui obtenu l’année précédente pour A Plague Tale: Innocence, un autre titre développé par le studio.
L’ajout d’appareils emblématiques, fictifs ou réels
Flight Simulator est conçu pour satisfaire les passionnés d’aviation, et les développeurs s’amusent à enrichir constamment la base de données du jeu. Lors de la sortie de la deuxième partie de Dune par Denis Villeneuve en 2024, par exemple, un véhicule du film a été recréé dans une extension du jeu. Les joueurs ont ainsi eu l’opportunité de piloter un ornithoptère, un aéronef doté d’ailes semblables à celles des oiseaux, capable de traverser les tempêtes de sable d’Arrakis. De même, l’avion de Tom Cruise dans Top Gun: Maverick avait été introduit avec la sortie de la suite du film en 2022.
Quant aux appareils réels, un Airbus A330 présentant les caractéristiques de ceux utilisés par la Croix Rouge a été intégré pendant la pandémie de Covid. De plus, une réplique de l’Antonov 225, un avion mythique qui n’existe plus en raison de sa destruction causée par un bombardement en mars 2022 pendant le conflit en Ukraine, est aussi présente dans le jeu. Cet avion était connu pour être le plus grand transporteur du monde.
L’entraînement des pilotes grâce à la simulation
L’ultra-réalisme et les nombreuses fonctionnalités de Flight Simulator séduisent bon nombre de passionnés de vol, y compris ceux qui se préparent à devenir pilotes, ainsi que des pilotes en activité comme Aurélien. Avant de tenter l’expérience aérienne dans la réalité, il s’est d’abord formé au vol par le biais de simulateurs tels que Flight Simulator et X Plane. Il a même aménagé chez lui un poste de pilotage complet avec un écran géant, des manettes et des pédales pour reproduire au mieux les sensations de vol. Cette préparation intense lui a permis de réussir facilement son brevet d’ULM. Il poursuit actuellement la préparation de sa licence de pilote privé, la PPL, toujours grâce à ces outils.
Aurélien explique que Flight Simulator est une aide précieuse pour préparer ses vols, s’entraîner et maintenir ses compétences. Le simulateur permet en effet de pratiquer des scénarios de pannes sur de petits avions, une expérience souvent insuffisamment abordée dans l’aviation de loisir par rapport aux pilotes professionnels. Flight Simulator donne aussi accès à des expériences de vol rares, comme des missions d’hélitreuillage ou de sauvetage rapproché, habituellement réservées à l’armée et aux services de secours. Les sensations sont incroyablement réalistes, ce qui lui facilite l’entraînement aux atterrissages.
Un outil détourné à des fins malveillantes
Flight Simulator a également été mis en cause dans des affaires controversées. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, les enquêtes ont révélé que les responsables avaient utilisé des simulateurs de vol pour se préparer. Microsoft a été critiqué, notamment parce que les tours du World Trade Center figuraient dans Flight Simulator 2000. Les tours ont ensuite été retirées des versions ultérieures du jeu.
Bien qu’il n’ait pas été définitivement prouvé que le simulateur ait été utilisé à des fins malveillantes, Microsoft a néanmoins été influencé par les soupçons, conduisant certaines enseignes à retirer le jeu de leurs rayons. En Grande-Bretagne, par exemple, Virgin Megastores et Woolworths avaient choisi de ne plus le vendre, comme le rapportait le Daily Mail en 2005.