Selon l’association, le niveau de tolérance de l’État est excessif. Considérant le temps que prend le géant laitier pour répondre aux normes écologiques, les sanctions financières imposées semblent manquer de caractère dissuasif.
France Nature Environnement (FNE) a décidé de mettre en place « une campagne de veille et d’action judiciaire » face à Lactalis pour ses déversements dans les cours d’eau, comme l’a indiqué jeudi 21 novembre France Inter, en se basant sur des informations de cette association dédiée à la défense de la nature et de l’environnement. Le colosse du secteur laitier a déjà été critiqué pour avoir pollué l’eau en libérant du lait et des produits fromagers dans les rivières, entraînant notamment la mort des poissons qui y vivent.
En 2021, cinq installations de fromagerie et de production laitière de Lactalis ont été surveillées par les autorités en raison de manquements aux normes ou d’incidences répétées. Bien que la multinationale affirme avoir alloué 90 millions d’euros à l’amélioration de ses infrastructures de traitement des eaux usées, France Nature Environnement continue de constater de nouvelles atteintes environnementales.
Lancement d’une enquête judiciaire
L’organisation critique, par exemple, la mise aux normes tardive de la fromagerie de Lons-le-Saunier, située dans le Jura, qui devra régler une amende de 30 000 euros. « Cela nous semble bien trop tardif et absolument pas dissuasif pour Lactalis », s’indigne Anne Roques, juriste auprès de FNE. « Cela fait sept années que cette branche de Lactalis déverse des effluents dans la nature, et il est évident que l’État est trop indulgent et hésite à appliquer des sanctions face à Lactalis ou d’autres grandes entreprises », poursuit-elle.
Lactalis admet que les travaux ont été compliqués pour des raisons techniques mais assure qu’ils seront finalisés d’ici janvier prochain. De son côté, France Nature Environnement a réussi à obtenir l’ouverture d’une enquête pénale. L’association regrette néanmoins que les affaires de pollution de ce genre ne soient pas plus souvent portées devant la justice.