Lundi, lors du procès des viols de Mazan, le Premier ministre a déclaré que l’Assurance-maladie allait tester le remboursement de ces kits dans certains départements. Cette mesure sera mise en œuvre à titre expérimental.
Kits de détection de soumission chimique : Un soutien crucial pour les victimes
Les dispositifs permettant de détecter une soumission chimique représentent une aide essentielle pour prouver les agressions, selon la députée MoDem Sandrine Josso, qui s’exprimait sur 42mag.fr le lundi 25 novembre. Le Premier ministre Michel Barnier a précédemment annoncé que ces outils seraient pris en charge par l’Assurance-maladie dans certains départements.
« Ces kits seront disponibles dans toutes les pharmacies du pays et garantiront un parcours de soins précis pour les personnes concernées, ainsi qu’un accès facilité aux preuves. Il s’agit de s’assurer que les analyses sanguines, urinaires et capillaires puissent être interprétées par des spécialistes en toxicologie, » a précisé Sandrine Josso.
Depuis avril et encore en octobre, avec le nouvel exécutif, Sandrine Josso a mené une mission pour combattre « l’important problème de la soumission chimique ». Elle défend de longue date la mise à disposition gratuite de cet outil de détection, qui comprendra des récipients pour collecter l’urine, une liste de contacts pertinents et toutes les étapes à suivre pour obtenir des preuves d’une soumission chimique. « Souvent, il est trop tard pour établir la preuve, et les victimes ne savent pas comment agir pour en obtenir une, » explique-t-elle.
Une expérience personnelle douloureuse pour la députée
En novembre 2023, Sandrine Josso a porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau, l’accusant de l’avoir droguée chez elle. L’élu a depuis été mis en examen pour avoir administré une substance dans le but de commettre un viol ou une agression sexuelle, et est sous contrôle judiciaire. « Ma chance, c’est d’être retournée à l’Assemblée nationale où un collègue m’a conseillé de réaliser des analyses sanguines immédiatement, » raconte-t-elle.
Sandrine Josso milite donc activement pour que ces kits de détection soient généralisés. Elle se sent privilégiée d’avoir eu un interlocuteur averti après l’agression. Toutefois, elle note que « c’est rare de trouver quelqu’un qui vous croit et vous guide ». Elle souligne la difficulté d’obtenir des preuves de soumission chimique, en particulier dans les zones éloignées des hôpitaux. « Si cela était arrivé dans ma circonscription, à La Baule ou à Guérande, je n’aurais eu aucun recours. Cela doit changer, » déclare-t-elle.
Facilitation des dépôts de plainte dans les hôpitaux
Une autre initiative, soutenue par Salima Saa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, et confirmée par le Premier ministre Michel Barnier, consiste à permettre le dépôt de plainte dans chaque hôpital français doté d’un service d’urgence ou gynécologique.
« Objectivement, cela constitue une aide précieuse, » affirme Sandrine Josso. Selon elle, cette démarche offrira aux victimes un accueil par des professionnels formés à l’écoute et familiers avec les réactions de sidération et de traumatisme psychique, ce qui simplifiera grandement le processus. La députée insiste sur le besoin de « former adéquatement le personnel hospitalier pour recevoir les victimes » et de « disposer des ressources humaines et financières nécessaires pour mener à bien cette tâche ».